La première fois que j'ai crié sur Emma, j'étais enceinte et très fatiguée.
C'est arrivé "bêtement", au détour d'une situation banale.
J'avais envie d'une bonne douche, pour me détendre et me vider la tête. Et j'avais surtout besoin d'être parfaitement tranquille pendant quelques minutes. Mais, même après mes explications et une longue négociation, ma puce n'a jamais consenti à m'accorder cette petite pause tant espérée. J'ai pris ma douche quand même, en subissant les pleurs et les cris de mon Emma cherchant à me rejoindre sous l'eau. Alors, mes nerfs ont dû lâcher, je me suis mise à hurler. Longtemps... Je ne parvenais plus à m'arrêter. J'étais littéralement "hors de moi", à la fois sidérée par cette violence que je déversais sur mon enfant et soulagée.
Je n'avais rien vu venir, vraiment rien.
Lorsque je me suis calmée, j'ai immédiatement éprouvé une douleur et une culpabilité immenses. Emma avait de la terreur dans les yeux. Je l'ai prise dans mes bras, et nous avons pleuré. Puis je me suis excusée.
J'ai ensuite eu mal au ventre pendant deux jours...
La naissance d'Alexandre a marqué le début d'une des périodes les plus difficiles de ma vie, en terme de fatigue physique et émotionnelle. Je me sentais dépassée, j'étais en proie à des crises de panique lorsque mes deux enfants pleuraient en même temps. Je finissais souvent mes journées comme tétanisée, presque incapable de bouger.
Et je criais, de plus en plus.
A cette époque, je pense être passée très près de ce "burn-out maternel" que Violaine Guéritault décrit admirablement dans son livre La fatigue émotionnelle et physique des mères :
Et puis, progressivement, mon bébé a commencé à trouver son rythme, Emma est allée régulièrement à la garderie... J'ai pris du recul, et commencé un long travail sur moi-même.
Pourquoi je vous raconte tout cela ?
Parce que cette période noire est derrière nous, et que je touche du doigt aujourd'hui mon idéal de vie dans le calme.
Je continue à trouver difficiles mes journées en compagnie des enfants. Simplement parce qu'ils sont... des enfants, par essence exigeants et proches de leurs émotions. Parce qu'ils ont du mal à différer leurs envies et à gérer leur frustration.
Mais, globalement, je me sens forte.
Le chemin pour y parvenir fut long et sinueux, les retours en arrière nombreux. Ma remise en question s'est nourrie de lectures et d'échanges, elle aurait été impossible sans l'aide et le soutien de mes proches, à commencer par ceux de mon homme.
------------------------------
Les quelques trucs que je pense avoir appris ou compris, les voici :
L'on peut aimer profondément ses enfants et leur faire violence, pourtant.
Parce que nous sommes humains, donc imparfaits, et que nous avons tous un passé qui nous gouverne.
En prendre conscience force beaucoup l'humilité...
La violence est un engrenage.
Les cris appellent les cris.
La nature humaine est ainsi faite que, selon un principe que nous pourrions appeler l'habituation, notre sensibilité à certaines situations ou certains phénomènes s'amenuise lorsque nous sommes en contact prolongé et/ou répété avec eux.
Ainsi la violence, qui dans un premier temps nous révolte et nous alarme, peut finir par nous sembler "normale" si nous la subissons au quotidien.
Il semble que cette spirale de la violence soit en oeuvre dans le processus qui conduit à la maltraitance : les cris, puis les tapes, puis les coups, puis la maltraitance caractérisée (ce qui ne sous-entend pas, évidemment, que tous les parents qui crient finiront maltraitants).
Après tout, il est plus facile d'enfoncer une porte entrouverte qu'une porte fermée...
La colère d'un adulte terrorise un enfant.
Lorsque nous sommes "hors de nous", notre visage, nos gestes, notre corps et son langage se modifient. Toute notre personne devient menace pour l'enfant, qui a une conscience aiguë de notre ascendance physique et psychologique.
Etre témoin de cette terreur dans le regard d'un enfant est un choc violent.
Chercher à combler rapidement les besoins de base de nos enfants est un bon calcul.
Parce qu'un enfant qui a faim, soif, sommeil, besoin de contact ou d'attention va certainement manifester son mal-être de façon bruyante et désordonnée, mettant nos nerfs à rude épreuve.
Comprendre et respecter nos propres besoins est aussi une priorité.
Nous ne sommes plus des enfants, certes, mais nous déconnecter de nos besoins, par abnégation ou simple impression de manquer de temps, est une mauvaise idée.
Notre énergie est précieuse ! Manger et boire lorsque le besoin s'en fait sentir, se reposer suffisamment, sont les moyens les plus efficaces de la préserver.
Quant à notre "réservoir affectif", s'il est vide, nous n'avons plus rien à donner et tout le monde est perdant.
J'attends de mes enfants qu'ils respectent mes besoins, au maximum de leurs capacités. Pour cela, je les leur exprime clairement, en me mettant à leur niveau. J'ai remarqué que plus je me sens légitime à les satisfaire, moins cela pose problème. Certainement parce que les enfants, ressentant notre malaise ou notre culpabilité, cherchent à les comprendre en appuyant "là où ça fait mal"...
Etre honnête et sincère, en premier lieu avec soi-même, est essentiel.
Les limites que je pose à mes enfants ne sont pas arbitraires, mais en rapport direct avec mon ressenti, dans une situation donnée. Elles peuvent donc être fluctuantes. A mes yeux, la cohérence tient toute entière dans la sincérité de ma réponse, à ce moment précis. Par exemple, si je demande que le bruit cesse alors qu'il ne me dérangeait pas 5 minutes auparavant, j'explique simplement que je ne le supporte plus et que c'est comme ça...
Si je n'ai pas envie de jouer, je ne me force pas "parce qu'une bonne maman le ferait". Je propose de reporter ce temps ensemble... et je tiens parole.
Une autre chose que j'ai découverte, c'est à quel point il est important d'être cohérent avec nos ressentis, en particulier au niveau du ton sur lequel nous les exprimons. Auparavant, j'avais tendance à vouloir masquer ma colère (dans un objectif de non-violence) en conservant un timbre de voix égal et doux. Le problème était que, lorsque cette colère devenait trop importante et finissait par sortir, elle paraissait totalement disproportionnée et incohérente.
Aujourd'hui si je suis en colère, je hausse le ton sensiblement, tout de suite. Outre le fait que cela soulage déjà un peu, cela évite le passage sans transition du "parler doux" au hurlement...
Je trouve cette cohérence vraiment beaucoup plus respectueuse de mes enfants et de moi-même.
Avoir besoin d'aide et en demander n'est pas honteux.
C'est même à mes yeux une preuve d'intelligence et de clairvoyance...
Nos états émotionnels sont transitoires.
Voici ce qu'en dit Sarah Napthali dans son ouvrage S'occuper de soi et de ses enfants dans le calme - Bouddhisme pour les mères :
"Je remarque que lorsque je suis au plus bas sur le plan émotionnel, j'ai tendance à avoir une vision totalement négative : tout est terrible, il en a toujours été ainsi et le sera toujours et tout est ma faute - et celle de tous les autres aussi ! Quand je retrouve une humeur plus légère, cela me parait rétrospectivement presque comique, mais sur l'instant, je crois à ces pensées. En mettant l'accent sur l'impermanence, le bouddhisme nous aide dans ces moments-là à reconnaître que cette humeur passera, que nous ne resterons pas longtemps dans cet état et que nous pourrons peut-être nous sentir tout à fait heureux, ne serait-ce que quelques heures plus tard ; nous pouvons supporter cette situation dans l'immédiat et éviter de lui accorder une trop grande importance.
L'enseignement de l'impermanence est un cadeau pour nos enfants aussi, même quand ils sont très jeunes. Nous pouvons nous servir de notre compréhension de l'impermanence pour les aider quand ils viennent de subir des émotions pénibles - nous pouvons leur parler de ce qu'ils ont ressenti, de la transformation, en l'espace de quelques minutes, de cette émotion en une autre. Dès lors, ils apprendront que les zones d'ombre où ils trébuchent n'ont pas de prise durable sur eux."
Nos émotions doivent être écoutées.
Il est bon aussi qu'elles soient exprimées. Pour reprendre l'exemple de la colère, si je la sens monter en moi et que cela est possible, je m'isole et je la laisse sortir, en criant ou en tapant sur des coussins. Il m'arrive aussi régulièrement d'appeler quelqu'un auprès duquel je sais pouvoir trouver une écoute attentive, respectueuse et bienveillante. Parler, quel remède miraculeux !
Ce qui fonctionne également de mieux en mieux pour moi, c'est l'acceptation totale de cet état de colère, que je laisse m'envahir en silence, yeux fermés, en me répétant quelque chose comme "tu as toutes les raisons d'être en colère !" : auto-empathie bienfaisante...
------------------------------
Hier a été une journée difficile. Alexandre est en adaptation à la garderie et, même si cela se passe bien, cette étape reste un peu difficile à gérer pour lui. Emma était fatiguée mais refusait, comme toujours, de se reposer. J'ai écouté leurs états d'âme du mieux que j'ai pu, exprimé mon ras-le-bol à plusieurs reprises... Une journée difficile, mais je n'ai pas crié : une petite victoire qui vaut tout l'or du monde à mes yeux.
24 janvier 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Forcément, ça me parle...
RépondreSupprimerTu exprimes très bien ce danger de vouloir trop bien faire pour être "un bonne mère" qui conduit à craquer ensuite et à faire hors de soi" ce qu'on veut absolument éviter.
Bravo de cette petite victoire d'hier et surtout de savoir la reconnaître et t'en réjouir, c'est difficile à faire et si précieux pour avancer...
Coucou Aude,
RépondreSupprimerUne fausse manip et tout mon commentaire est parti :-( Alors je refais, en plus succinct.
Là aussi, beaucoup d'échanges avec les enfants pour exprimer ce que je ressens ou ce que j'attends d'eux. Hélas, lorsque je répète 3,4,5 fois la même chose sans être écoutée, la colère commence à monter, bout, m'envahit et... explose trop souvent encore -ce que je regrette profondément à postériori, mais hélas, chaque accès laisse son empreinte sur les enfants, même si on en rediscute ensemble.
Je fais également des efforts pour éviter ce genre de situation, mais n'en suis pas encore à l'évitement total. Mes réactions étant étroitement liées à mon état de fatigue, la sieste que je m'octroie désormais en début d'après-midi me permet de recharger les batteries pour le restant de la journée.
Pas facile à gérer, effectivement...
annette : Je suis capable de savourer ces petites victoires parce que je ne me sens pas du tout "arrivée". Le chemin fut long et sinueux, et il le sera sans doute encore... J'ai surtout besoin de me sentir "en progrès", la perfection attendra (tant mieux !).
RépondreSupprimerSylviane : La colère me semble inévitable. Ce qui est évitable en revanche, c'est qu'elle se déverse sur les enfants... Je ne dis pas que c'est facile (oh la la non !), parce que ça demande encore de l'énergie, et une certaine lucidité d'esprit, mais avec un peu d'entraînement, cela devient un peu plus simple. S'isoler, se défouler physiquement, accueillir sa colère avec empathie... sont des moyens qui fonctionnent pour moi (c'est évidemment beaucoup plus compliqué quand nous sommes à l'extérieur... dans ces cas-là, je prends sur moi, mais je sais qu'il me faudra être deux fois plus attentive à mon état par la suite...).
Tu as raison de te reposer si c'est ce dont tu as besoin ! Nous en avions parlé, ce qui me manque le plus est du temps pour moi, non forcément du temps de repos. Je prends les mesures nécessaires... ;-)
Bon courage !
Les premières lignes et la difficulté à gérer les 2 enfants qui pleurent en même temps m'ont beaucoup touchée. Ca a été ma grande culpabilité et ma plus grande difficultée avec mes tous petits jumeaux. Aujourd'hui, je gère mieux je pense, je fais au mieux, en fonction de mes capacités à l'instant T et des ressources disponibles!
RépondreSupprimerQuant à la colère c'est aussi un combat de fond chez nous. J'ai du chemin à faire, c'est chaque jour un nouveau combat à mener. Courage, force et empathie à chacune des mamans (et chacun des papas) qui passe par ici (et merci pour ce billet)
Ah là, là, trop de choses à dire à la lecture de ce billet mais pas de temps...
RépondreSupprimerJe repasse ce soir !!!
Bonjour Aude
RépondreSupprimerVoilà un article qui m'interpelle!
Le thème que tu as choisi m'interroge vivement et quasi quotidiennement.
J'en parle un peu ici http://famdeac.blogspot.com/2011/01/nathalie-ou-mon-journal-montessori.html
Je suis moi aussi sur ce chemin dont tu parles, mais il semble que je sois rendue un peu moins loin ;°)
Mes besoins de femme dont tu parles sont peut-être très importants, entre le mi-temps de travail et le temps passé sur l'ordinateur...
Les moments critiques sont généralement le matin, quand c'est l'heure de partir, et que j'ai l'impression que tout se ligue contre moi pour nous empêcher d'être à l'heure, malgré l'heure très matinale où nous nous levons ces jours-là...
Le midi après le repas est généralement une heure où je me sens moins patiente. Marta ne dort pas, mais s'occuper gentiment? Par contre, quand le bébé ne veut pas dormir et que j'ai besoin moi de me reposer...
Enfin, le soir, quand je suis moi aussi fatiguée, les petits jeux ou le refus de coopérer peuvent vite devenir agaçants...
Or, Simeon a été pas mal malade ses derniers temps, à se réveiller plusieurs fois par nuit et je n'ai toujours pas réussi, même en me couchant à des heures très raisonnables à récupérer.
Je crois que le problème est donc bien là: les enfants sont des enfants, et leurs besoins arrivent à des moments pas toujours compatibles avec les nôtres...
Et le timing imposé ne fait rien pour arranger!
Je retiens une phrase que je lis dans ton article: Les cris appellent les cris.
Ça coule de source, mais ça résonne, tant ça fait appelle à ce qu'on vit ici. Et de fait, depuis que j'ai commencé ce travail sur moi-même, il y a moins de cris à la maison.
Je crois qu'il faut trouver ce juste milieu entre ces besoins que je ressens et ceux des enfants. Mais les journées ne sont pas assez longues pour que tout le monde trouve le temps de les combler...
Merci pour ce billet que je vais méditer...
Suzanne
Tres bon billet
RépondreSupprimerje le vie tout les jours cette pressions le besoin de faire pour le mieux et se moment dont on as besoin rien que pour soi.
Il faut apprendre je pense apprecie les petits plaisir de la vie
boire son the ou café le midi au calme, pour moi c'est important même si tout mes loulous ne dorment pas mais prendre quoi 5 min de calme pour moi sans rien faire
pour pouvoir continué a être a l'écoute de tous l'après midi
admettre que l'on est pas parfait
et pouvoir le dire a nos enfants
savoir s'excuser apres un moment de colere et savoir dire stop
plein de chose a dire et beaucoup de reflexion
Coucou Aude,
RépondreSupprimerTon billet trouve un écho ici aussi ! J'ai justement un message en préparation que j'ai intitulé "Le calme après la tempête". Depuis les vacances de Noël Liv était de nouveau dans une phase de comportement difficile : criser et hurler, parler mal, taper, ne rien écouter...
J'ai du mal à rester zen dans ces moments et parfois je dis à Liv des choses que je regrette, et ça nous rend malheureuses. Tu parles très bien de tout ça et du long chemin à parcourir pour arriver à la paix intérieure.
Ici c'est par périodes, et là nous sommes de nouveau, il me semble dans une bonne période, où j'arrive à sentir cette force intérieure, cette sérénité qui font que j'aborde les situations conflictuelles avec du détachement en ce qui concerne mon ressenti et de l'empathie en ce qui concerne les émotions de Liv.
J'affiche sur le frigo des petits mots "pense-bête" qui m'aident à rester dans le bon état d'esprit. En ce moment j'ai celui-ci :
"Pour que l'enfant soit heureux d'être lui-même, il faut que les compliments et encouragements compensent largement les désapprobations, qui doivent être exprimées d'une voix aussi douce que possible pour éviter anxiété et découragement."
Et puis un autre remède que j'utilise beaucoup : les câlins. Liv ne cherche le contact, les câlins et les bisous. Si je pense à me rendre disponible pour elle, plusieurs fois par jour, juste pour un petit câlin, un mot doux, elle va beaucoup mieux !
Un très bon billet, qui fait parler, réfléchir.
RépondreSupprimerAprès la naissance d'Elliot j'ai lu livre de Violaine Guéritault, il faudrait que je le relise, je pense que cela m'aiderais.
Et oui gérer deux enfants c'est du sport, il faut pas le nier. Cela nous amènes a des états que je n'aurais jamais soupçonnés. Pour ma part, chaque jours qui passe sans trop de haussement de voix est une victoire pour moi et mon passé, je me bat contre mes démons qui on ressurgit depuis la naissance de ma fille. Je dis merci à mes enfants d'être là, de me guider vers ce qui est bon pour eux et pour moi. Je dis souvent qu'ils m'on ouvert des portes qui étaient fermés. Je fais un travail sur moi pour que ma famille aille mieux, mais la fatigue fais que il y a des jours oui on veut du temps à soi, oui on veut crier pour se soulager, oui on veut taper fort sur un oreillé pour évacuer toute cette négativité.
Comme toi Eve j'ai une listes parents conscients collé sur le frigo, et quand je sens la colère me monté, je lis et hop sinon je vais prednre un bon bol d'aire être au contact avec la nature appaise bien des colères.
Merci Aude pour cet article, qui comme à chacune d'entre nous, me fait écho également.
RépondreSupprimerLa première fois, que je me suis mise hors de moi , je me suis sentie comme toi, j'étais très mal, une boule dans le ventre et j'ai pleuré, pleuré. Un énorme sentiment de culpabilité m'a envahie...
Effectivement, je suis bien d'accord, les cris engendrent les cris. C'est une sorte de cercle vicieux !
Quand je sens que mes nerfs sont mis à rude épreuve, j'essaye de m'évader, de respirer calmement quelques instants, de lire une histoire. Mais parfois, les cris arrivent quand même :-( alors rebelote, sentiment de culpabilité !
Isabelle FILLIOZAT aborde également ce sujet dans "Il n'y a pas de parent parfait" et je relis souvent ce passage. Il me rappelle que nous ne sommes pas parfaits, que nous sommes des humains et nos enfants aussi et que la fatigue, le stress, les soucis peuvent altérer nos santés physique et psy. Alors, on essaye de trouver de petites choses pour s'améliorer, pour se contrôler, moins culpabiliser et tendre à un "idéal de vie dans le calme"...
Encore merci !
je regarde régulièrement votre site et je me reconnais souvent dans vos écrits. je suis pour une éducation non violente et m'insprire bq de vos post. Une chose qui me touche particulièrement est la perte de contrôle verbale contre son enfant.Cela m'est arrivé et je m'en suis bq voulu surtout par le regard apeuré de votre enfant. Merci de vos conseil qui me font réfléchir et prendre sur moi.
RépondreSupprimerJe suis de retour (pour peu de temps car je suis seule avec les loulous ce soir !).
RépondreSupprimerMoi aussi, comme toi, Aude, la première fois que j'ai crié (hurlé...) sur Mon Grand, j'étais enceinte, très fatiguée, seule avec lui (Papa en déplacement la semaine) et il n'avait que 18 mois environ... Et moi aussi, j'ai vu la terreur dans ses yeux de découvrir cette autre face de maman, moi aussi j'ai bcp pleuré avec lui et j'ai regretté cet accès de violence, ces horreurs prononcées, ce manque d'empathie, même cette grossesse qui me fatiguait tant... Et le mal de ventre (et de cœur...) m'a tenu plusieurs jours ; la culpabilité, quant à elle, est toujours là...
Pour moi aussi (encore...), la naissance de Minipouce m'a confronté aux pires remises en questions de ma vie : d'un premier calme et facile à vivre, je me retrouvais avec un BABI, qui a hurlé 22 heures sur 24 (sans exagérer) ses 10 premiers mois de vie ; j'ai couru les spécalistes (pédiatres, homéo, osthéo, pédopsy..) pour trouver ce qui clochait, je me suis épuisée, j'étais en congé parental et je croyais devoir tout gérer seule, devoir tenir aussi ma maison parfaitement en ordre, devoir être PARFAITE quoi...
Et mon Grand avec lequel nous avons été si exigeant à cette période : s'il éternuait quand le bébé dormait (les rares secondes) nous étions tétanisés et lui donc de nous voir réagir ainsi, nous qui avions toujours tentés d'être à l'écoute et de pratiquer l'ENV...
Résultat : je me suis enfoncée, je n'ai pas trouvé à qui parler, mon homme, au travail la journée et avec un nouveau poste, ne prenait pas la mesure de la situation et j'ai sombré dans le burn out maternel...
J'ai eu de la chance, dans cette période, qu'une petite voix de mon intellect ne s'éteigne pas, de continuer à lire sans cesse sur le sujet, de me forcer à consulter une psy et petit à petit j'ai commencé à aller mieux sans même m'en rendre compte au début.
J'ai lu Filliozat, les Faber et Mazlish, Dumonteil-Kremer, Guéritault, je me suis abonnée à Grandir Autrement et j'ai passé mon temps à expérimenter, réajuster, abandonner, craquer, me remettre sur le bonne voie, me ré épuiser et petit à petit, j'ai commencé au fil de mes lectures et réflexions à sortir (un peu) du schéma de culpabilité dans lequel je m'enfonçais, pensant que c'était trop tard, que le mal était déjà fait, que j'avais traumatisé mes enfants et raté leur éducation sur toute la ligne, que cela ne valait plus le coup de se battre...
SUITE
RépondreSupprimerJ'ai accepté l'idée que j'étais une maman comme les autres, moi qui voulait tant être la meilleure, que j'avais fait, faisais et referais des erreurs mais que ce qui comptais c'était l'amour que je portais à mes enfants et mes efforts pour continuer à m'améliorer en tant que maman.
J'ai compris que la mère parfaite est un mythe, un idéal qu'on ne peut atteindre et dont la visée fait plus de mal que de bien...
Je me suis fixée des objectifs plus réalistes et je continue au quotidien dans cette voie, même si c'est encore très difficile car Minipouce est encore BABI, en plus précoce et HYPERULTRAsensible...
Mon quotidien me semble parfois une vrai torture psychologique et bien souvent mes lectures et Internet sont le fil qui me raccroche quand je crois sombrer à nouveau. Je mesure, dans les moments où je me sens mieux et plus sereine le chemin parcouru et j'apprends à me féliciter pour mes petites victoires.
J'essaie encore de briser les automatismes qui resurgissent, traces de notre inconscient enfantin, et je suis fière de me rendre compte que le travail et combat quotidien que je mène commence à porter du fruit : je crie moins, moins fort et quand cela arrive mes mots ne sont plus aussi violents ; je ne frappe pas mes enfants, et quand j'ai craqué je leur explique toujours une fois le calme revenu que je regrette et pourquoi nous en sommes arrivés là.
J'essaie d'écouter et d'accueillir leurs émotions et j'ai compris que pour cela il faut commencer à faire de même avec les miennes : je commence à accepter l'idée de prendre du temps pour moi, de passer le relais et surtout de ne pas culpabiliser quand je le fais.
Et tous tes constats, je les partage à 100 % : oui, on peut aimer et faire du mal, souvent involontairement, parfois par vengeance contre ce qui nous blesse nous-même, sur ces cordes sensibles qui ont été touchées, sur ces douleurs qui remontent et pour lesquelles nos enfants ne sont que des déclencheurs et pas la cause réelle..
Oui, nos colères peuvent faire peur, mais si elles sont expliquées et maîtrisées, elles apprennent aussi à nos enfants que la perfection n'existe pas et que même moi je dois toujours et encore progresser.
Et si la violence entraine la violence, et les cris les cris, j'essaie aussi de me rappeler que la réciproque est vraie (j'en parlerais un de ces jours sur mon blog) : le calme entraine le calme, l'ordre, l'ordre et le respect, le respect et même si la route est longue, sinueuse et ardue, même si je tombe parfois dans des culs-de-sac, je fais marche arrière pour toujours continuer à aller de l'avant et à progresser sur le chemin de l'ENV que nous avons choisi.
Et de temps en temps, des journées se passent avec de beaux instants, des petits mots qui me rassurent et me disent que nous avons fait l bon choix.
Je suis sûre que l'ENV n'est pas payante toujours dans l'immédiat mais inévitablement elle le sera sur le long terme. Car si ce n'est pas naturel pour nous, c'est parce que les générations précédentes n'ont pas cherché à changer. Pour nos enfants, ce sera déjà plus facile, ils continuerons leur chemin dans les sillons que nous aurons tracés et plus nous continuerons, plus les automatismes de l'éducation "à la dure" céderont et laisseront place à l'éducation "à la douce" dont ton blog fait si bien la promotion.
MERCI beaucoup pour ce beau billet qui a fait écho en moi de façon très forte (oserais-je dire violente ?) et qui inspirera un des billets qui est resté à l'état de brouillon sur le mien.
Vivement une rencontre en vrai pour échanger sur nos parcours si similaires !!!
Je voulais te dire Merci pour ce message ...
RépondreSupprimerEn effet, depuis que je lit ton blog, il m'arrive souvent de me dire que je ne suis aps une super maman .. il m'arrive de crier aprés mes loulous (que j'aime tellement pourtant!!) , de ne pas être assez dispo psychologiquement ou physiquement ... et voilà, ton message d'aujourd'hui me prouve que l'on est toutes pareilles, je ne suis pas parfaite, mais aprés tout, la perfection, ce n'est pas forcément super non ?? l'essentiel, c'est, comme tu le montres, de réussir à voir nos erreurs et à avancer, même à petit pas, mais de façons à ne plus les reproduire !!!
Merci d'avoir oser nous parler de ça !!!!!!!!!!!
Kakaille
=°)
RépondreSupprimerJe lis les commentaires, et cela fait du bien de se retrouver, de sentir résonances chez d'autres...
Pour ceux qui ne connaissent pas, un conte à méditer...
"Il était une fois une petite fille appelée Elaelle, qui voyait sa mère comme un monstre horrible à neuf têtes (...)
Cette petite fille était vraiment en difficulté car elle ne savait pas à quelle tête obéir.
Quand elle choisissait de satisfaire la première tête, c'était la troisième et la cinquième qui n'étaient pas contentes (...)
Cette petite fille avait même imaginé de devenir folle pour échapper à toutes ces têtes. Elle avait rêvé de devenir nulle, inintelligente, inexistante. Oui, c'est ça: ne pas exister pour ne plus souffrir."
Jacques SALOMÉ, Contes à guérir, contes à grandir
Je passe comme d'habitude et toujours malheuresuement en ce moment en coup de vent... Mais c'est fou comme ton billet arrive à point nommé ici... Merci... Je reviens le relire, et lire les nombreux commentaires dès que j'ai plus d'1 minute 30... Merci en tout cas Aude... C'est fou comme ça conforte de ne pas se sentir seule à vivre ça...
RépondreSupprimerUn écho à mes réflexions, et malheureusement à ma journée un peu chaotique...
RépondreSupprimerComme les commentaires précédents, soulagement d'être "une parmi d'autres". Se dire et se redire, jusqu'à y croire je l'espère, qu'être une mère parfaite cela n'existe pas, que la culpabilité à outrance ne mène à rien, que rien n'est figé et qu'on peut évoluer, que l'éducation est faite de tâtonnements, d'ajustements, de discussions, de découvertes... Essayer de transformer cette impression de gâchis, ces journées où les cris ont pris le pas sur toutes nos convictions et nos désirs profonds, en moteur pour avancer. Dormir et prendre du temps pour soi si on le peut et puis vous lire pour trouver des astuces pour que chaque jour ce spectre de la violence verbale s'éloigne un peu plus.
L'homme de cette maison n'est présent cette année que le week-end, et moi qui me croyais si patiente découvre que deux loulous plein de vitalité et d'idées peuvent finalement facilement en venir à bout... Que ne donnerais-je ce soir pour que ma nuit fasse 12h et qu'au matin ma troisanetdemi ai décidé de devenir la sagesse incarnée et que mon quinzemois arrête de tenter de se rompre le cou ! Il n'en sera pourtant pas ainsi mais je crois que la lecture de ce billet et les quelques heures de sommeil grappillées permettront quand même que la maman soit de meilleure humeur au lever qu'au coucher et que la journée soit remplie de rires et de joie et non de cris et de pleurs ! On y croit ! Et sur ce que votre nuit soit douce. ;-)
Wow, Aude, super billet :)
RépondreSupprimerJe retiens l'empathie envers soi-même pendant la colère, je n'ai jamais essayé et ça pourrait marcher (en général je cherche -maladroitement- cette empathie chez mon homme, et le résultat est rarement au rendez-vous).
Je pense mettre un lien de la récap ENV vers ton blog, si tu veux bien :)
Oh làlà, superbe billet encore, qui fait écho ici aussi ! :)
RépondreSupprimerMêmes lectures (en partie sur tes bons conseils, merci ! ;) ), mêmes constats, mêmes journées épuisantes, mêmes cris non contenus, même culpabilité, même choc de lire la peur dans les yeux de mon petit homme, mêmes "trucs" pour en sortir... Et mêmes petites victoires aussi !
Je n'ai par contre pas encore réussi à réduire le décalage entre la montée progressive de ma colère et son expression trop soudaine et trop tardive... A travailler, merci ! :)
En tout cas, je suis admirative de ton parcours et j'espère un jour pouvoir moi aussi regarder en arrière et me sentir suffisamment forte pour estimer que le pire est derrière !!! :)
Aude, j'apporterai ici mon témoignage.
RépondreSupprimerCela fait un bout de temps que je ne suis pas passée sur ton blog. Problème de connexion internet en pleine période neigeuse de décembre, et problèmes de santé de mon bébé de 10 mois.
On a un bébé qui a souffert dès sa troisième semaine de vie d'un reflux gastro-oesophagien, ayant causé une oesophagite. Les hurlements sur aigus, la lenteur des médecins à poser un diagnostic ("Il fait un caprice") et donc à soulager notre bébé d'une réelle souffrance. On a été mis à mal, mon mari et moi, et plus d'une fois, j'ai perdu pied et crié. Lui demandant d'arrêter de hurler... (qd on ne sait pas, qu'on essaie plein de choses, j'ai même remis en question le maternage proximal).
Et fin décembre, on pense à une rhinopharyngite, mais les pleurs augmentent, les hurlements reviennent, on se retrouve aux urgences, mais aucun diagnostic n'est posé. J'énonce que je suis à bout, à deux doigts de commettre l'irréparable tant ce bébé hurle et pleure, qu'ils doivent nous aider. On sort avec un lavement à faire à bébé (alors qu'il allait à la selle régulièrement).
Le lendemain, je fais une terrible chute dans l'escalier. Bébé vient d'être posé dans son lit, mon mari est encore au travail. Je suis en état de choc pdt une longue minute où aucun son ne sort de ma bouche. Je me traîne jusque mon téléphone portable, appelle le samu et mon mari, et une ambulance vient me chercher (mon bébé hurlera dans les bras de son père alors que je monte dans l'ambulance). A l'hôpital, je répète que je suis à bout, épuisée, que j'ai besoin de dormir car ça fait 10 mois que nous oscillons entre nuits blanches (dans les moments où le reflux est maximal et non ou mal traité) et nuits très entrecoupées (qd on dort 4 heures d'affilée, c'est une bonne nuit). Je retravaille depuis que bébé a trois mois, je n'en peux plus. Je leur supplie de me garder cette nuit-là, pour dormir. J'exprime ma détresse, notre détresse (en + de la douleur physique liée à la chute), et ils me renvoient à 1h30 du matin chez moi (mon mari viendra me rechercher à l'hopital avec notre bébé, qu'heureusement le trajet avait fini par calmer un peu). Le lendemain, on reconsulte notre pédiatre: le reflux est revenu, on recommence un traitement (on a essayé aussi l'homéo, l'ostéopathie, le reiki, mais bébé souffre tant que l'allopathie est incontournable).
Oui, j'ai crié. J'ai pleuré, j'ai hurlé.
Oui, j'ai culpabilisé.
Mais je suis humaine. Le manque de sommeil est cruel, une vraie torture, et en 10 mois, personne n'entend mes appels au secours dans le monde médical.
Alors, oui, je comprends ces mères qui frappent, violentent, droguent, ou jettent leur bébé par la fenêtre. Et qui juge-t-on? Cette mère qui fait les grands titres. Mais qui pointera du doigt tous les professionnels qui n'ont pas entendu la détresse, et l'ont "renvoyée" au domicile familial....
Je lirai ce livre, je pense. Car oui, je suis à deux doigts du burn-out. J'en ai conscience. Parler fait du bien, relâche la pression, mais qd en pleine période neigeuse, vous n'avez ni internet ni téléphone et que cet enfer est votre quotidien... personnellement, j'ai encore eu plus de difficultés du fait d'être encore + isolée...
C'est si dur de se rendre compte de sa propre violence...
Céline
Céline,
RépondreSupprimerton témoignage m'émeut beaucoup car mon Minipoue aussi a souffert d'un RGO important pour lequel le diagnostique n'est tombé qu'à 8 mois malgré toutes mes démarches...
Je pense que les gens qui n'ont pas vécu cette " torture " psychologique (oui, j'ose le mot) ne peuvent absolument envisager la mesure de ce que nous avons vécu et supporté...
Et moi aussi, j'éprouve depuis beaucoup de pitié pour ces mères qui ont craqué et que personne n'a pu aider, ce qui les a entrainé à commettre l'impardonnable.
Nul n'est parfaite mais même en osant avouer nos difficultés des fois on a l'impression de demander en vain...Il faut beaucoup de courage pour traverser ces périodes mais courage nous y arriverons toutes, plus ou moins meurtries et tant bien que mal, car nous avons toutes en commun le fait d'aimer nos petits plus que tout ce qui nous pousse à nous dépasser chaque jour (et Dieu sait si cette journée m'a été difficile, je préfère éviter les détails de ma soirée...).
COURAGE LES FILLES : la violence c'est tabou, on en viendra toutes à bout ;-) !!!
merci Aude ! que d'écho ! ce soir je ne me sens plus seule...
RépondreSupprimerMerci pour ce billet. Comme beaucoup d'entre vous les premiers "débordements" ont eu lieu lors de la grossesse de n°2. La peur dans les yeux de mon grand je l'ai vue aussi et c'est terrible. En ce moment, mon "truc" pour bien démarrer ma journée, prendre mon petit dej au calme sans les enfants pour faire le plein d'énergie!
RépondreSupprimerbouh lou lou, je viens de lire ton post et les commentaires si riches, j'ai versé ma larme...
RépondreSupprimerparce que ça fait tellement écho en moi...
ce qui est le plus difficile pour moi, c'est d'accepter de ne pas être cette mère parfaite que tout le monde (moi la première) attend que je sois. j'ai du mal à imprimer dans ma petite tête de linotte un peu orgueilleuse que je ne suis pas wonderwoman. voilà, ça devrait devenir mon mantra "JE NE SUIS PAS WONDERWOMAN"...
gérer les besoins de 6 enfants et ne pas me noyer dedans en oubliant les miens, c'est chaud...
mais c'est bon aussi de voir le chemin parcouru, et de voir que je suis toujours en chemin, cherchant, trouvant parfois un précaire équilibre qui même s'il ne dure pas est bienfaisant...
merci pour ce long post... je vais commander le 2ème livre (j'avais lu violaine guéritault, elle semblait écrire pour moi...) et continuer ma quête petit pas après petit pas...
à bientôt aude!
Les filles, petit bonheur et grand réconfort de savoir que l'on n'est pas seule... :-)
RépondreSupprimerJ'ai lu tous vos messages avec beaucoup d'émotion, très touchée que vous partagiez vos expériences ici, et je prends enfin le temps de vous répondre.
les2Koalas : Emma avait 2 ans tout pile quand Alexandre est né, encore très demandeuse, toujours allaitée... Mais bien sûr, rien à voir avec le fait d'avoir des jumeaux. Je peux seulement imaginer à quel point cela doit être difficile à certains moments...
Suzanne : Merci pour le lien vers ton billet, et merci pour le lien vers le mien. ;-)
Ici aussi les gros pics de stress ont lieu le matin (les jours d'école) ou à d'autres moments de la journée quand nous devons impérativement sortir. Je m'y prépare et j'essaie de me blinder, mais je n'y arrive pas toujours... Et même si j'arrive à ne pas crier et à ne pas (trop) m'énerver, mon niveau de stress grimpe et ça ressort souvent plus tard. Nos émotions négatives doivent sortir de toute façon, restent à trouver les bons vecteurs...
Pour la fatigue, j'en souffre aussi (les nuits peuvent être trèèèèèèèès pourries ici aussi) mais ça n'est pas mon problème principal. Si j'ai du temps pour moi, la fatigue ne m'atteint presque plus... C'est vraiment me ressourcer (sous-entendu : sans les enfants) qui est vital pour moi et ma santé psychique.
A chacune son cheval de bataille ! ;-)
Quand je disais que la violence est un engrenage et une spirale, c'était aussi par rapport à ce que tu dis : lorsque je criais trop, les enfants (Emma surtout) se mettait à l'intégrer comme un mode de communication possible. Ca a été un nouveau choc pour moi, et j'ai compris qu'il fallait vraiment que ça cesse, rapidement...
assmatcoco : Tu fais un métier magnifique et très difficile...
Je ne minimise absolument rien de cette difficulté, mais je pense que globalement nos émotions sont exacerbées lorsqu'il s'agit de nos propres enfants (tu me diras si tu n'es pas d'accord). Parce que nous sommes avec eux dans une relation d'amour inconditionnel, intense, complexe, qui nous ramène consciemment ou non à notre propre enfance et à nos blessures... Nos réactions excessives leur sont donc souvent réservées.
Tu as bien raison de te réserver de petits moments de pause, même si j'imagine bien que ça n'est pas simple... Ici c'est totalement aléatoire mais, comme toi, mon petit café du midi est sacré. ;-)
Eve : Superbe pense-bête ! :-)
RépondreSupprimerMes deux enfants sont très câlins, et savent demander s'ils ont besoin de contact. Tu as raison de le dire, c'est un formidable moyen de me reconnecter à eux, et aussi à moi-même ! Quand la colère, ou simplement le ton, montent, j'ai une tendance naturelle à les prendre dans mes bras, moyen simple et efficace de faire retomber la pression. :-)
Ne pas oublier que plus l'enfant est petit, plus son réservoir affectif l'est aussi...
Emma peut faire d'assez terribles colères. Curieusement ce ne sont pas spécialement des moments que j'appréhende, j'arrive à me dire que cette colère qu'elle a en elle devra sortir de toute façon. Et je suis capable d'empathie envers elle dans ces moments-là (pas si fréquents non plus, il faut dire).
Mon vrai problème est plutôt MA propre colère et ma façon de la gérer. Et là, le chemin a été long et douloureux, avant que je parvienne à l'accepter et l'écouter. Je suis d'un naturel à aimer tout contrôler, tout maîtriser. Lorsque je travaillais à Paris, j'étais constamment sous pression et (re)connue pour très bien la supporter (tu dois bien connaître ça, d'ailleurs, la difficulté qu'il y a à travailler sous contrainte de temps dans le domaine artistique ;-) ). Le choc quand je me suis retrouvée totalement dépassée par... deux enfants !! J'ai eu du mal à lâcher-prise, mais ça va vraiment mieux. En acceptant ma colère, je me donne les moyens de la diriger dans la direction qui me convient. :-)
laetitia : Et combattre ses démons est un travail très difficile... ;-)
Comme je le dis parfois, j'ai plus appris sur moi-même en 3 ans que dans les 30 années qui ont précédé. Et ce formidable cadeau, c'est à mes enfants que je le dois ! :-)
MéL : Il faut que je lise ce livre. ;-)
Nous ne sommes pas parfaits, et c'est dans l'acceptation de leur imperfection à eux que nos enfants ont le plus d'intérêt à grandir. Ce sera leur grande chance pour plus tard : s'accepter tels qu'ils sont. Avec en prime l'autorisation implicite de faire mieux que nous, leurs parents. ;-)
Carine : Merci infiniment de me le dire. :-)
Charlie : J'aimerais énormément te rencontrer, et pas seulement parce que nos parcours se ressemblent beaucoup. ;-)
RépondreSupprimerTon témoignage m'a profondément touchée, émue, je suis admirative de tout ce travail que tu as fait et que tu continues à faire... Merci de ta confiance qui te fait partager toutes ces réflexions avec nous. :-)
Renoncer à cette idée de "mère parfaite" est particulièrement douloureux, je trouve. Et pourtant ô combien nécessaire !
Nous aimons toutes nos enfants infiniment et, à ce titre, nous voulons le meilleur pour eux. Dans ce monde où tant de choses ne tournent pas rond, difficile d'accepter que l'imperfection puisse venir de nous, aussi...
Mais la culpabilité est incroyablement toxique, et s'en défaire passe par cette acceptation-là.
La colère, c'est aussi la vie... Je n'ai plus "peur" que mes enfants me voient en colère, lorsqu'elle est mesurée et maîtrisée, parce qu'ils apprennent alors que cette émotion est normale et acceptable (dans une certaine mesure). Ce qui me terrifie en revanche, c'est cette perte de contrôle qui peut nous emmener très loin, là où nous n'aurions jamais souhaité aller...
Et je suis d'accord avec toi aussi sur ce point : les petites pierres que nous posons aujourd'hui feront les murs solides de demain, sur lesquels s'appuieront nos enfants pour élever les leurs.
L'ENV est un chemin difficile, exigeant et passionnant, et chaque petite marche franchie est un espoir. :-)
Je te souhaite de tout mon coeur bon courage pour poursuivre ton chemin. ;-)
Kakaille : Les super-héros n'existent pas, en revanche je pense que nous sommes toutes des super-mamans, les meilleures possible pour nos enfants (à de très rares exceptions près de toxicité avérée).
Nous faisons toutes avec ce que nous sommes, nos forces et nos failles, les moyens qui nous sont donnés, ce que nous savons ou pensons savoir... Et c'est bien comme ça, non ? :-)
Suzanne : Superbe conte, qui m'a un peu glacé le sang tout de même... Et je pense encore une fois à cette expression d'Agnès : "Un enfant a besoin d'un parent sur ses deux pieds". ;-)
Valérie : Merci à vous toutes de me dire que je ne suis pas seule. :-)
Sihaya : Je compatis, j'ai ici un petit "brise-cou" en puissance et c'est vraiment sport !
RépondreSupprimerMerci pour ton optimisme et ta sagesse. :-)
Agnès : Aucun problème bien sûr pour le lien, j'en suis même très heureuse. :-)
Mamanlullaby : Merci, le chemin sera encore long pour moi mais chaque jour qui passe me rend plus sage (il faut aussi y croire, un peu ;-) ).
Céline : Ton récit m'a bouleversée, et je pleure avec toi face à tant de souffrance, d'incompétence et de cruauté.
Je suis là si tu veux parler, par mail ou par téléphone. L'isolement est terrible.
Je fais le voeu que ton bébé aille mieux, et que vous aperceviez rapidement la petite lumière au bout du tunnel.
Ce que tu as vécu est absolument terrifiant, et je te trouve tellement forte et courageuse de n'avoir pas craqué, d'avoir osé demander de l'aide... N'importe qui à ta place aurait ressenti les mêmes émotions violentes que toi.
Emma a été hospitalisée 15 jours (dont une nuit en réanimation) lorsqu'elle avait 9 mois, pour un hématome sous-dural. Cette peur indicible pour elle et cet insoutenable sentiment d'impuissance, je les ressens encore au fond de mes entrailles.
Je t'embrasse et je pense à vous.
Nathalie :-)
Jeanne : Un petit déjeuner dans le calme, le rêve ! Mais c'est trop dur pour moi de me lever le matin, je préfère grapiller toutes les minutes... ;-)
listes : Je me demande très très souvent, quand je suis à bout : "mais comment font celles qui en ont 5, ou 6, ou plus...??!!!"
Alors merci pour la réponse : elles font comme nous, comme toutes les mamans du monde, elles avancent à petits pas. :-)
Je laisse à nouveau un commentaire car dans une de tes réponses (celle destinée à Eve), tu touches du doigt exactement ce que je ressens.
RépondreSupprimerAvec une classe de 30 petits, jamais je n'avais les nerfs qui lâchaient, j'étais très zen, très patiente.
Et là, avec mon enfant, qui est ma chair et mon sang, je n'arrive plus à retrouver cette sérénité et ce calme, à plein temps. Et c'est ça qui est sûrement le plus difficile pour moi... Encore merci pour cet article !
MéL : N'est-ce pas plutôt ma réponse à assmatcoco...? ;-)
RépondreSupprimerCe que tu expliques me conforte dans mon idée : nous pouvons être très attachés à des enfants qui ne sont pas les nôtres, à nos élèves (je vais en faire l'expérience très bientôt :-) ), mais l'enjeu affectif n'a clairement rien à voir. ;-)
Oui ta réponse à assmatcoco me parle aussi...
RépondreSupprimerMais cette pression(différente de celle que tu rencontrais bien entendu) dont tu parles... La pression de gérer une classe, des parents, de gérer seule un élève ayant des "soucis psy" qui à tout moment de la journée peut te retourner tout ce qu'il y a sur son passage, hurler, frapper et j'en passe... Face à cette pression, tu gères et face à ton enfant, UN enfant... hop ! Tout ce calme, cette maîtrise de soi s'envolent...
Mais comme tu le soulignes, l'enjeu affectif est complétement différent et ça change complétement la donne !
MéL,
RépondreSupprimerD'accord, excuse-moi, j'avais mal compris. ;-)
Y a pas de souci ;-P
RépondreSupprimerSi tu veux, on peux se joindre en privé : envoie-moi tes coordonnées via MP sur le forum ;-) (mon pseudo est : aliakijar)!!!
RépondreSupprimerCoucou Aude!
RépondreSupprimerC'est fou, tout ce que tu écris j'aurais pu l'écrire (enfin peut-être pas aussi bien!).
Tout ça résonne tellement en moi, je suis à 10 000% en accord avec tout ce que tu dit dans ton billet, malheureusement en pratique je suis complètement à côté de la plaque...je ne me sens pas au bord du burn-out, simplement dans la tempête, mais je sais que ça va passer, en partie grâce à toi!
Il faut vraiment que je vienne te lire plus souvent, ça me fait du bien, ça me recentre!
Merci!
Coucou Elodie,
RépondreSupprimerQuel plaisir de te lire ici ! :-)
Je te souhaite beaucoup de courage pour affronter la tempête, et repasse absolument quand tu veux. ;-)
Merci pour ton accueil!
RépondreSupprimerTu sais quoi? Aujourd'hui était une bonne journée, j'ai été beaucoup plus patiente avec les petits, j'avais bien besoin de cette piqûre de rappel, encore merci!
Bises!
Elodie, je suis sincèrement très heureuse pour vous ! Et bravo à toi, surtout, pour cette petite victoire qui vaut de l'or. :-)
RépondreSupprimerdu jour ou l 'on deviens mère, la patience et la colère s'opèrent et s'entremèlent inexorablement il n 'y a pas de mère parfaite et heureusement...c avec nos erreurs que nous avançons,nous comprenons jour après jour à vivre ensemble et à faire des concessions,mais mais le ras bal est là il ne faut pas attendre et passer la main au papa grand parents copines nounou...et prendre du recul,ce faire plaisir en ce retrouvant SOI,sans tracas de la vie familliale un peu commes avant qui ne seras jamais plus...
RépondreSupprimerce que tu parles interpelle ttes les femmes car nous passons ttes par ces moments fort désagréables et desastabilisantes,mais grace à à ces moments de calme après la tempète nous savons faire la part des choses et de trouver LES moyens de ne plus les renouveller à chacun de trouver ce qui lui conviens le mieux,mais la recompense, sont ces ptits moments de bonheurs passer en LEURS compagnies qui nous certifient que nous sommes des mamans aimantes!bz!bz! et merci de ton article fort interressant qui m 'aurait bien aider il y a 14 ans...
Chère Maman,
RépondreSupprimerVotre article résume parfaitement ce vers quoi j'aimerais tendre un jour avec mes enfants, et ce à quoi j'arriverai sans aucun doute d'ailleurs.
Un simple mot : MERCI !
;-) limite une larmichette en lisant cela, ^^, je m'y retrouve tellement... J'ai crié sur mes enfants, j'étais fatiguée comme vidée à un moment et maintenant mes forces sont revenues, après beaucoup de remises en question et de changements... Et comme par hasard, eux sont beaucoup plus calmes aussi maintenant...n(bon ils grandissent aussi mais quand même...)
RépondreSupprimer