19 octobre 2010

Devenir continent


Le sujet de la continence chez l'enfant est de ceux qui font couler beaucoup d'encre et de salive.
Si je n'emploie pas le terme "propreté" c'est à dessein, car je le trouve particulièrement négatif et péjoratif (sous-entendant qu'avant d'être "propre", l'enfant est "sale").

Bien avant que la question ne se pose chez nous, j'avais lu avec intérêt l'avis des "experts". Certains me parlaient plus que d'autres, allant dans le sens de ma conviction que le continuum d'un enfant libre et respecté le pousse naturellement à l'acquisition des spécificités de son espèce - en l'occurrence l'espèce humaine - dont la continence fait partie.
J'ai également retiré de ces lectures quelques éclairages sur ce qui se joue alors au plan physiologique.

Extraits :

"C'est aux environs de deux ans, à partir du moment où un enfant est capable de monter et descendre une échelle tout seul, une échelle de ménage, jusqu'à la dernière marche à laquelle il s'accroche avec ses mains, eh bien, c'est à ce moment-là que son système nerveux est constitué et qu'il peut donc être propre, s'il est attentif. Avant, il ne le peut pas.
[...]
C'est vraiment dommage de perdre tant de temps avec le pot de chambre, alors que tant d'autres choses sont à faire, pour développer l'adresse des mains, de la bouche, de la parole, du corps tout entier... Lorsque l'enfant est adroit, habile de ses mains, acrobate, c'est-à-dire jouit en liberté et relaxation d'une bonne coordination de ses mouvements, et d'un tonus maîtrisé, lorsqu'il parle déjà bien, il a plaisir à devenir propre tout seul, à faire comme font les adultes, c'est-à-dire aller aux cabinets."

Françoise Dolto, Lorsque l'enfant paraît - Tome 1

"La continence d'urine nocturne apparaît définitivement - si on ne lui a jamais donné de valeur bonne ou mauvaise - au plus tard trois mois après la continence diurne. Mais la propreté complète s'installe un peu plus tard pour les garçons que pour les filles. Cela vient de ce que, pour les filles, la "propreté" (continence sphinctérienne) n'a pas de rapport avec le génital, tandis que pour le garçon la confusion demeure plus longtemps : il ne fait pas de différence entre une miction et une érection. Et c'est sans doute la raison de son acquisition plus lente. Il confond besoins et désirs localement surgis dans cette zone.
[...]
Le vocabulaire contribue beaucoup à clarifier les choses ou à augmenter la confusion. Quand on change un bébé, ne lui parler que de ses "fesses" accroît la confusion. Ou bien on dit à un plus grand, indistinctement : "Va donc te laver le derrière..." Derrière, ce sont les fesses et l'anus, devant c'est le sexe ou la miction urinaire, pour la fille comme pour le garçon. Il faut donc très tôt, par le langage, faire comprendre aux enfants qu'on ne parle pas de la même façon des fonctionnements pipi ou caca, et des parties du corps, derrière : fesses, devant : pénis, vulve. Sinon c'est la confusion totale."

"Tous les mammifères sont continents une fois que leur terminaison nerveuse est complète. Chez les animaux, cela prend à peine quelques jours, mais chez les humains, c'est beaucoup plus long, parce que cette terminaison nerveuse met plus de temps à se faire. Bien plus, avant de renoncer au plaisir de l'anus, l'enfant doit développer le plaisir des mains qui ont appris à manipuler des objets, comme la pâte à modeler, le sable, la boue, etc. En sorte que les mères qui essaient de rendre leur enfant continent avant le temps sont des mères perverses, parce qu'elles ne respectent pas le développement normal de leur enfant. Or, pour dire les choses autrement, on a alors une éducation perverse de ce qu'on appelle en psychanalyse le stade anal."

Françoise Dolto, Les étapes majeures de l'enfance

"Comme nous l'avons dit, peut-être trop souvent déjà - mais répétons-le puisque le problème est toujours d'actualité lorsque l'enfant a deux ans -, seul lui-même est en mesure de décider à quel moment il sera capable d'être propre. Peu importe la pression, toujours présente, des grands-parents, des puéricultrices, des amis bien intentionnés. L'indifférence est de rigueur. Ce devra être sa réussite, et non la leur.
Il faut attendre que tous les signes que nous avons énumérés (langage, imitation, goût de l'ordre, affaiblissement du négativisme) apparaissent clairement avant de commencer l'apprentissage de la propreté. Ces signes se manifesteront probablement dans le courant de la troisième année."

"A trois ans, un enfant peut avoir l'impression qu'il a toujours été propre, au moins pendant la journée. Tout accident, quel qu'il soit, lui sera très pénible. Mais à certains moments on peut comprendre qu'il y ait régression dans le domaine de la propreté : si la mère ou le père s'absentent, s'il y a un nouveau-né dans la famille. C'est aux parents à faire comprendre à l'enfant la cause de ces "accidents", sinon il risquerait de se sentir coupable. Si au contraire l'enfant comprend ce qui lui arrive, il y a de grandes chances que l'incident ne se reproduise pas. Les échecs à répétition arrivent lorsque la pression, pour cette éducation à la propreté, est trop forte, ou tout simplement lorsque l'enfant n'est pas prêt. Que les parents ne le laissent surtout pas se sentir inapte. Les couches pourront être utilisées, non comme une punition, mais pour lui éviter la crainte des accidents. Dès que l'enfant recommence à se contrôler, les parents peuvent lui rappeler combien il a progressé, lui faire comprendre que c'est sa réussite et qu'eux sont fiers de lui.
[...]
Une véritable compréhension du désir de l'enfant à suivre son propre rythme fait de l'apprentissage de la propreté un point fort, l'occasion d'éviter des problèmes tels que l'énurésie ou la constipation."

T. Berry Brazelton, Points forts - De la naissance à 3 ans

"Les parents ont simplement à proposer un pot, à montrer comment s'en servir et à attendre que le petit ait envie de l'utiliser. Il ne faut jamais se fâcher à ce propos, ni humilier l'enfant, ni lui donner une fessée. La méthode à suivre est simple : laissez votre enfant évoluer à son rythme, sans être obnubilé par cet apprentissage.
En effet, la plupart des enfants refusent un jour les couches la journée en demandant tout naturellement le pot ou les toilettes, puis deviennent propres la nuit. L'acquisition de la propreté ne se fait cependant pas toujours aussi simplement : à l'âge de 3 ans, environ un enfant sur cinq n'apprécie pas qu'on ne lui mette plus de couches et n'a pas acquis la maîtrise de ses sphincters."

Edwige Antier, Elever mon enfant aujourd'hui

"Malheureusement, une des conditions d'entrée à l'école maternelle étant la continence le jour, bien des parents ont envie d'intervenir pour accélérer cet "apprentissage" et, du coup, aboutissent au résultat inverse. Se fâcher, punir, et même récompenser, seront une entrave à l'acquisition de ce progrès.
Certains blocages psychiques que nous vivons en tant qu'adultes prennent racine dans cette période. Proposer le pot est une des possibilités que les parents utilisent pour soutenir l'enfant dans sa volonté de progrès.
Il s'agit bien de proposer et non d'imposer, les séances de pot peuvent se transformer en périodes de tensions aigües pour les parents et pour l'enfant et rester improductives.
Votre énervement devrait être une sonnette d'alarme, vous vous sentez en colère : arrêtez vos tentatives et reprenez-les plus tard.
C'est la même chose pour l'enfant, si votre bambin est en larmes n'insistez pas, attendez quelques semaines.
[...]
Mais n'oubliez pas que lorsqu'il en est l'initiateur, tout est simple, sain, et alimente sa confiance en lui. La meilleure des choses est encore de lui en parler, de lui montrer comment vous vous y prenez vous-même, et de le laisser gérer ses besoins physiologiques."

Catherine Dumonteil-Kremer, Elever son enfant... autrement

Il semblerait que la maîtrise sphinctérienne soit acquise, en moyenne, environ un an après la marche assurée.
Mais le moment où l'enfant se sent le désir et la volonté de devenir continent, lui seul le connait.

Je vous raconte notre expérience avec Emma.

Elle a marché très tard (23 mois).

Au cours de sa troisième année, nous avons mis un pot à sa disposition, en lui expliquant la façon dont elle pourrait s'en servir.
Pendant des mois, elle a alterné les périodes où elle a joué avec, le trainant partout et y "rangeant" toutes sortes de choses, avec d'autres où elle s'en est désintéressée totalement.

Nous lisions souvent le livre animé Sur le pot de Marianne Borgardt, qu'elle adorait :


Et aussi Sur le pot, comme un grand ! de Bernette Ford, que j'aimais bien, moi, parce que le petit canard semble porter une couche lavable :


Un matin (elle avait alors 33 mois), elle a déclaré qu'elle ne voulait plus mettre de couches. Oserais-je l'avouer ? J'étais dubitative, pour le moins, car je n'avais vu aucun signe particulièrement "précurseur"... Mais bien sûr, je lui ai répondu : "d'accord !".
Le lendemain soir, elle n'a pas voulu de couche pour la nuit.

C'en était fini, définitivement !

Dans le mois qui a suivi, nous avons compté les accidents sur les doigts d'une main (dont un de nuit, alors que nous étions en vacances chez mon frère).

Et je suis surprise - encore aujourd'hui parfois - de la façon dont elle gère ses envies le plus naturellement du monde, en particulier à l'extérieur de la maison.

Emma est une petite fille plutôt sure d'elle, qui sait ce qu'elle veut : peut-être cela joue-t-il, aussi ?

En tout cas, en résumé : confiance et zen attitude !

16 commentaires:

  1. C'est bien cette façon de faire que j'aime! Si on fait confiance à l'enfant, le jour où il nous dira qu'il est prêt, ca va beaucoup plus vite et ca marche mieux que d'essayer d'apprendre à l'enfant la propreté, parce que nous, les adultes l'ont décidé ainsi...
    Bref, ta petite Emma est encore un exemple qui montre que l'enfant le fait instinctivement quand il a tous les prérequis...
    Pour Grégoire je compte faire pareil... je ne lui mets pas la pression, parfois quand je lui change la couche il me dit qu'il veut aller sur le pot et il fait pipi, mais ça s'arrête là...

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  2. Voilà encore un sujet très bien choisi! Merci pour tous ces extraits et pour ton expérience...

    Si je peux partager mon expérience avec mes deux miss, je trouve que l'apprentissage du pot (on va dire comme ça, je n'aime pas trop l'expression propreté non plus ;) ) est une étape pas facile... pour les parents.

    Contrairement à l'apprentissage de la marche ou du language, là, nous sommes devant un choix à faire de notre côté : quand enlever les couches? Faut-il attendre que l'enfant ne fasse plus ses besoins dedans ou bien les enlever et attendre que les "accidents" s'arrêtent? Laisser les couches et attendre que la demande vienne de l'enfant, c'était ce que je comptais faire... mais ça n'a marché ni pour l'une ni pour l'autre.

    Pour ma grande, j'ai l'impression qu'il a fallu qu'elle fasse pipi à la culotte pour réaliser le lien entre ce liquide qui coulait et ses besoins - la première tentative, faite à un peu plus de trois ans, s'est soldée par un "pourquoi c'est mouillé?" qui montrait bien que le lien n'était pas fait. Nous avons donc remis les couches... pour finalement retenter de les enlever 6 mois plus tard et là, après deux jours d'accidents, elle a été "propre" comme on dit. Tout cela s'est passé sans larmes ni contraintes... Il fallait tout de même lui proposer souvent d'aller sur le pot au début. J'ai eu un peu l'impression de passer à côté de quelque chose, si on suit les idées développées dans les livres.

    Pour ma petite miss, la rentrée scolaire était prévue avant ses trois ans, elle avait très très envie d'aller à l'école, elle parlait bien, marchait bien et se débrouillait dans les escaliers depuis un moment... mais elle avait une peur panique de faire pipi par terre. J'attendais aussi que la demande vienne d'elle (et puis, j'étais enceinte, ce qui n'aidait sans doute ni à la motiver ni à éponger les accidents) mais un jour où nous l'avions mise en maillot dans la petite piscine gonflable, elle y a fait pipi et ça a été la panique... à tel point qu'elle pleurait dans le bain ou même pendant le change tant qu'on ne lui avait pas remis une couche. Pour moi, elle était tout à fait capable de faire pipi sur le pot si elle le décidait, je la sentais prête, mais cette peur la bloquait complètement. Elle vivait aussi avec l'idée que les grands n'ont pas de couche "sauf elle" ; est-ce que le fait qu'on ne lui enlève pas la conduisait à penser qu'elle n'en était pas capable? Finalement, les choses se sont débloquées d'un coup quand je lui ai fait une grande explications sur le pipi, dessin à l'appui (je me sentais un peu ridicule sur le coup mais bon), comme quoi l'eau qu'elle buvait nettoyait son corps et que c'était de l'eau sale qui sortait, etc. Le jour même, elle faisait pipi dans le pot et quelques jours plus tard, on enlevait les couches sans quasiment aucun accident.
    Là, la question se pose pour la sieste. J'ai l'impression que si elle a une couche, elle va l'utiliser sans se poser de questions même si elle pourrait faire autrement, parce que c'est pratique, elle ne s'interrompt pas dans ce qu'elle est en train de faire, et peut-être tout simplement parce que c'est un endroit où faire pipi comme le pot, ni mieux, ni moins bien... Attendre que cela vienne d'elle n'a pas l'air de bien fonctionner non plus.

    Bref, j'espère que je m'en sortirais mieux pour mon petit troiz! J'ai vraiment l'impression de n'avoir toujours pas trouvé la bonne méthode... mais après tout, ça ne traumatisera sans doute pas mes filles tout ça, donc ce n'est sans doute pas si grave, ce sera juste pour entamer mon image de mère parfaite ! ;)

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  3. Merci beaucoup Aude pour ce très gros "travail" de citations de passages vraiment très intéressants...

    Je trouve aussi que ce moment de la "propreté" est stressant parce que toutes parts on entend des réflexions et conseils en tous genres sur le sujet! Voici notre histoire à nous :

    Pour ma grande, elle est passée de la couche au pot (jour et nuit) en une semaine vers 30 mois. Depuis ces 24 mois nous lui avions mis à disposition un pot, mais comme Emma, elle jouait avec...et puis l'été est arrivé, elle a souvent eu l'occasion d'être les fesses à l'air car il faisait chaud...et là le déclic! Quel bonheur d'avoir une petite culotte légère plutôt qu'une couche!

    Pour Rémi, ça s'est passé à peu près pareil : vers 30 mois (encore l'été) il a commencé à faire pipi sur le pot dehors au soleil... :) Par contre, il a eu beaucoup d'accidents. Cependant, nous ne pouvions pas dire qu'il n'était pas prêt car tout se passait par périodes : parfois aucun accident pendant deux semaines et parfois plusieurs fois par jour pendant quelques temps...
    J'ai remarqué que ces accidents étaient TRES liés à son état émotionnel : quand il était contrarié ou que je m'étais un peu fâchée pour une grosse bêtise tel que traverser la route tout seul, grimper sur une échelle...il s'en suivait à coup sûr une période de "retour en arrière". Je ne suis pas sûre de la manière d'interpréter cela mais je l'ai vu comme un moyen de retourner à la sécurité après avoir tenté quelque chose de contraire à nos règles familiales... ??
    Ces phases d'accidents ont durées 1 an. Elles se sont arrêtées le jour de sa rentrée à l'école. Encore une preuve, je pense, du lien avec la volonté de l'enfant...il n'était plus question pour lui d'avoir un pipi dans sa culotte devant les copains.

    Pour Quentin....et bien je n'ai aucune idée de comment nous nous y prendrons. Comme vous l'avez dit, chaque enfant est différent, alors...nous verrons bien!! ;)

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  4. Félicitation pour ce boulot!

    Ici nous sommes en plein de dedans. Cet été nous avons mis Elliot fesse a l'air, on a pas eu le choix vu son urine tellement acide qui lui donne des cloques sur ses parties génitale.

    Il a un pot a dispostion dans la cusine et il y va dès qu'il en a envie cela se passe super bien cul nu mais dès qu'il y avait pantalon là ce n'était plus le cas. Donc panatalon couche et depuis peu, il nous disait qu'il faisait pipi ou caca avant de le faie quand il avait une couche, donc j'ai réessayé pantalon sans couche et voilà il fait tout dans le pot, maintenant prochaine étape quand on sort a voir si il me demande???
    mais je suis fière de lui!!!

    ET c'est vrai je préfère leur faire confiance que de me prendr la tête et la leur surtout, tout c'est fait tellement naturellement et rapidement en une journée il faisait pipi et caca dans le pot!

    J'ai des amis qui commence vers 15/17mois et toutes le sheures sur le pot et au moment clé avant la sietse, au levé bref cela devient machinale pour l'enfant a mon sens.
    Je pense que c'est encré en eux donc ils seront "propre" on veut toujours aller plsu vite que la musique mais je sais que ce qui motive mes amies c'est l'ECOLE.

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  5. Marie : Grégoire semble bien parti. :-)

    Annette : Ca fait du bien parfois d'égratigner son image de mère parfaite. ;-)
    Enfin, pour ma part, je trouve que tu as très bien géré, comme tu le dis "sans larmes ni contraintes". Et ton idée des explications était lumineuse, au vu du résultat ! :-)

    J'ai conscience que le cas d'Emma est "idéal". Je suppose que certains enfants ont besoin de plus d'accompagnement que d'autres. Une question de personnalité, aussi, sans doute ?

    Faire des essais pour finalement revenir en arrière ne me semble pas poser problème, à partir du moment où l'enjeu affectif et la pression sont réduits au minimum.
    C'est aussi faire prendre conscience à l'enfant qu'un apprentissage est parfois long, mais que ça n'est pas grave puisque, avec de la volonté et de la patience, on finit (presque) toujours par y arriver. :-)

    Nathalie : L'été, avec son lot de derrières à l'air, est un peu magique pour ça ! ;-)

    Avant son "déclic", j'avais été acheter des petites culottes avec Emma, qu'elle avait choisies bien sûr (une série avec des coeurs, et une autre avec des princesses...). Elle avait eu très envie de les étrenner, et il est clair que cela a joué.
    Depuis, elle leur voue un culte ! L'un des grands plaisirs de sa journée est le choix de la culotte, le soir après le bain.
    ;-)

    Je suis d'accord avec toi sur le "pouvoir" de l'émulation entre enfants et de la volonté d'imitation, en particulier sur cette question.

    Laetitia : Elliot peut être fier de lui ! :-)

    Je trouve que l'école ne devrait pas être un moyen de pression pour l'acquisition de la continence...

    Dans les faits, beaucoup d'enfants (1 sur 5, tout de même, d'après Edwige Antier) ne sont pas prêts à abandonner les couches à 3 ans. Vouloir forcer les choses est une sacrée violence à leur encontre !
    Alors à 17 mois... !!!! :-(

    En y regardant de plus près, les ATSEM en PS passent pas mal de temps à éponger et à réparer les petits dégâts (surtout dans les mois qui suivent la rentrée)...

    As-tu déjà essayé de faire entendre raison à tes amies ?

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  6. Bonsoir et merci pour ces différents éclairages, car je nage en plein dedans(je ne vous précise pas dans quoi ;-))
    Ma dernière de 3 ans a fait sa rentrée en septembre avec des accidents encore fréquents,mais je pensais que comme pour mes 3 autres enfants, l'émulation des petits camarades règlerait ces petites "fuites" rapidement...Las, au bout de 20 jours d'école la maitresse me l'a "rendue" car ces pipis intempestifs perturbaient trop l'organisation de la classe...
    Ma fille est et reste par ailleurs très épanouie, a toujours eu des "performances" motrices très satisfaisantes, alors que mes 3 autres étaient beaucoup moins avancés, je ne crois donc pas du tout à la théorie "des escaliers".(il y a qqchose la-dessus dans le forum Montessori).je pense qu'elle est trop absorbée par d'autres apprentissages pour l'instant et n'est pas du tout receptive à celui-là pour le moment;le pb étant celui que vous évoquiez:à l'entrée en maternelle ne sont admis que les enfants continants.
    Que faire?Retirer ma fille définitivement de l'école?Si elle ne fait pas de PS,je n'en ferai pas une maladie (heureusement que je ne travaille pas, il n'y a donc aucun pb d'organisation de "mode de garde"!)
    Re-tenter une entrée après la Toussaint comme le souhaite sa maitresse?Mais si les mêmes soucis surviennent, comment s'assurer qu'à l'école on ne lui mettra pas de pression?
    Car enfin, on peut proposer mais pas forcer l'enfant à aller aux toillettes.
    Je ne suis pas inquiète pour ma fille, qui sera bien "propre" un jour (d'ailleurs elle est en plein dans sa période sensible de propreté et de rangements, une vraie maniaque ;0) )elle prendra le temps qui lui est nécessaire.
    Je suis plus perplexe sur les réactions de l'entourage et sur les adaptations proposées, ou plutôt le manque de propositions pour ces enfants "hors-normes-scolaires".
    Je suis donc contrainte en qqsorte à faire l'école à la maison;;;
    Mais méfions-nous des fois qu'on y prenne goût, il y en a 3 autres qui pourraient sauter le pas!

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  7. Bonsoir Anne,

    La théorie dit : lorsqu'un enfant est capable de monter et de descendre quelques marches, debout, tout seul, il est capable de maîtriser ses sphincters. Ce qui ne signifie pas qu'il en ait le désir ni la volonté. ;-)

    Et oui, l'école est un système normé, un cadre, dans lequel certains enfants rentrent moins bien que d'autres...
    Je crois que c'est précisément l'une des motivations des parents faisant le choix de l'IEF : l'envie d'épargner ce formatage à leurs enfants. ;-)

    Tu ne me demandes pas mon avis, mais je vais le donner quand même... :-p
    Je crois qu'à ta place, je laisserais tomber l'école pour cette année. D'une part parce que, comme tu l'as dit, il y a de fortes chances qu'une certaine pression soit exercée sur ta fille, d'autre part parce que je me demande quelles pourraient être les conséquences d'un nouvel "échec" sur sa confiance en elle...

    Et tiens, puisque j'y suis, je m'improvise psy de comptoir et je tente une interprétation peut-être complètement idiote : si ta fille est la petite dernière de la famille, n'est-elle pas un peu le "bébé" de l'histoire ?

    En tout cas, profite-bien de ces quelques semaines (mois ?) de rab avec elle ! :-)

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  8. Chez moi aussi, une petit bout sur le chemin de la continence.
    Avec lui, il faut négocier si on veut qu'il aille au pot. On a du mal à supporter le gros nettoyage...
    En fait j'ai essayé l'HNI quand il avait un an, je me demande si c'est lié.
    Avec lui, j'ai un gros travail de lâcher-prise, et chaque activité, je lui demande de venir quand il est prêt.
    Depuis ton article, je ne lui impose plus le pot, et quand il a fait dans la couche, il vient spontanément se mettre dans la bonne position pour le nettoyage, c'est nouveau!

    Merci pour toutes ces réflexions!

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  9. je suis contente qu'on parle aussi d'Hygiene Naturelle Infantile (ou EC) débuter à un an n'est pas facile (enfin ce n'est jamais évident dans notre société, il y a un groupe de soutient francophone) et il y a aussi une phase de "continence" ou d'exercice de "contrôle et de volonté" des enfants hnisés mais c'est intéressant de savoir qu'un autre "monde" existe (et est bien plus répandu que les couches dans l'histoire comme sur la planete) et que le truc des escaliers a été crée par un toubib de pampers pas forcément désintéressé (même si c'est mieux que le dressage à mon sens)!

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  10. Bonjour Aude,
    et merci de me faire avancer dans mes réfléxions, si je me suis jétée à l'eau en "commentant", c'est évidemment dans l'espoir d'avoir un retour, alors encore merci ;0)
    concernant le côté bébé de ma fille, il y a 2 aspects que je ressens:Est-ce moi qui voudrait + ou - la garder bébé? C'est vrai qu'à cet âge mes 3 autres ont tjrs eu un nourrisson derrière eux pour les "pousser" à grandir, et moi à les laisser le faire!J'accueille certainement avec moins de désagrément ce retard dans la scolarisation de ma fille, car je suis entièrement disponible pour elle; si elle doit prendre plus de temps elle le prendra.
    Veut-elle garder ce côté BB elle-même? Elle a bcp lâché dernièrement:elle dort seule dans un grand lit,ne prend plus sa tétine,mange seule à la table des grands et tente de suivre ses ainés dans toutes leurs aventures...
    Nous avons donné définitivement et sans état d'âme tout le matériel de puer à une amie( petit lit,table à langer...)
    J'ajoute qu'il n'y a aucun pb de séparation avec ma fille; elle est très sécure et accepte trés bien d'être confiée.Cet été nous sommes partis en vacances en Autriche, pendant que nous faisions de la montagne elle est restée au Kinderclub avec bonheur toute la journée sans parler un mot d'alld, elle y est retournée tous les jours avec le sourire (et ses couches!)
    Je crois maintenant réellement que ce ne serait pas bon pour elle de retourner à l'école sans répondre complètement à ce fameux critère de propreté, tout est mis en place à la maison pour qu'elle devienne propre...
    En attendant j'ai qd même pris RDV pour une visite dans une école Montessori pour la fin novembre :-)

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  11. Mamancouleur : Super si cela vous a aidés ! :-)
    Je crois que, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, faire retomber la pression aide à débloquer bien des situations compliquées et, surtout, apporte un réel soulagement à tout le monde.
    (Je ne dis pas que c'est facile, hein) ;-)

    Bon courage pour la suite !

    Juliejulien : Merci de parler ici de l'HNI, une approche dont j'ai connaissance mais que je ne me sens pas légitime d'expliquer en raison de mon absence de pratique. ;-)

    Le "truc des escaliers", pour moi c'est Dolto...?
    En tout cas, il a été repris par nombre de médecins (que l'on ne pourra pas tous taxer de prosélytisme) et semble avoir des fondements neurologiques... Je me trompe complètement ?

    Anne : C'est gentil de passer me donner un retour sur mes délires psy !! ;-)

    Même si un certain côté "bébé" persiste chez ta fille (entretenu par elle, par toi, par tout le monde, qu'importe !), l'essentiel est qu'elle semble se porter comme un charme ! :-)

    Je vais être partiale, à présent... L'école Montessori, quelle idée merveilleuse ! :-o

    ;-)

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  12. brazelton est certes médecin mais aussi consultant procter et gamble (ie Pampers)...
    pour le fonctionnement neurologique je suis pas experte (mais je peux me renseigner) et de toute façon le principe de l'hni n'est pas acces sur le controle total des sphinctères mais en premier sur le relachement au moment opportun et par suite la rétention mais cela commence bien avant 3 ans ! et heureusement pour plus de la moitié de la planete !
    mais bon comme en montessori il y a des periodes sensibles (...et des periodes humides !)
    bref ça vaut vraiment le coup (je trouve) de se renseigner et de tenter l'aventure hni

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  13. Juliejulien : Oui, je savais pour Brazelton...
    Mais moi je m'en fiche, je l'aime bien. ;-)
    Je trouve son discours (pour "l'époque") plutôt nuancé et pas dogmatique, respectueux des parents. :-)

    L'HNI ne me tentait pas du tout, je crois que cela ne me correspond pas, bien que j'en comprenne les avantages et l'intérêt.
    Mais je suis bien d'accord avec toi : se renseigner sur ce qui existe, ce qu'il est possible de faire, est toujours intéressant. ;-)

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  14. Alors voici notre expérience. Pour n°1 on a fait une sorte d'HNI "instinctive" sans s'y connaître du tout, pour les cacas. Résultat : plus de caca dans la couche à partir de 6 mois. le pied quand on utilise des lavables! Sinon pour les pipis on lui proposait le pot, et il tenait environ 3 heures avec la couche sèche. Vers 22 mois en culotte la journée et on proposait le pot. Vers deux ans il était propre et savait demander.
    Pour n°2, très tentée par l'HNI je l'ai expérimentée dès la naissance. Ca a super ben marché jusqu'à ce qu'il se déplace à 4 pattes. Là actuellement il demande de temps en temps, mais il fait "très" souvent. Et incapable de rester plus d'une heure sec. Comme Laetitia il a des cloques à cause de l'acidité de son pipi et il faut le changer dès qu'il est humide...c'est à dire très souvent du coup!
    Pour n°3 je fais un mix. Je lui propose de faire pipi ou caca à chaque change mais pas plus. Lâcher prise pour moi!

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  15. Jeanne,

    Merci pour ce partage d'expériences !

    Tu as lâché prise, et puis chaque enfant est différent, aussi. ;-)

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  16. Bonjour, je viens de " tomber " sur votre site et je m interrogé, je voudrai vraiment trou et la meilleure façon de faire pour ma fille.
    Je vais en faire bondir plus d une mais ma fille Clémentine a 15 mois et bien loin de moi l idée préconçue de "la faire être propre" mais plutôt de la laisser faire elle même a l origine.
    Seulement depuis 3semaines, a chaque fois qu elle va a la selle, elle râle avant, vient nous voir en se tenant la couche, et puis se met souvent en position accroupie pour faire , alors serait ce quand même adapté de la mettre sur le pot pour voir comment cela se passe?? Charlotte

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