15 octobre 2010

Faber & Mazlish

Nous étions cet après-midi à l'Abord'âge - le café des enfants de Nantes, un café associatif que je vous recommande chaudement !

Les enfants ont pu jouer (entre eux et en compagnie de Noémi, l'animatrice des lieux) pendant que je participais, avec une vingtaine d'autres parents, à un débat animé par Isabelle de l'association Petites Graines sur le thème de la "méthode Faber & Mazlish".

Adele Faber et Elaine Mazlish, deux mères de famille américaines, ont repris dans leurs livres les principes de communication avec les enfants que leur a enseignés Haim Ginott.

Leurs ouvrages sont à la fois clairs et très riches.
J'ai besoin de les relire régulièrement pour me réimprégner de certaines subtilités, et je suis à chaque fois étonnée de la profondeur et de l'intelligence de leurs propos.

Elles y expliquent comment acquérir un certain nombre d'"habiletés" (traduction forcément imparfaite du terme anglais "skills"), clés d'une relation harmonieuse, forcément respectueuse, avec les enfants.


Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

Parler pour que les enfants apprennent, à la maison et à l'école

Parler aux ados pour qu'ils écoutent, les écouter pour qu'ils parlent

Parents épanouis, enfants épanouis

Jalousies et rivalités entre frères et soeurs


Voici quelques-unes de leurs idées, largement développées dans le premier livre :

Aider les enfants aux prises avec leurs sentiments

Les enfants ont besoin qu'on accueille et qu'on respecte leurs sentiments

1. Vous pouvez écouter en silence et avec attention

2. Vous pouvez accueillir leurs sentiments à l'aide d'un mot : "Oh !", "Hum...", "Je vois"

3. Vous pouvez nommer le sentiment : "Ca a l'air énervant"

4. Vous pouvez utiliser l'imaginaire pour leur offrir ce qu'ils souhaitent : "J'aimerais pouvoir faire mûrir la banane pour toi tout de suite"

On peut accueillir tous les sentiments. On doit limiter certaines actions : "Je vois combien tu es fâché contre ton frère. Dis-le lui avec des mots, pas avec tes poings"

Pour susciter la coopération d'un enfant

a. Décrivez ce que vous voyez ou décrivez le problème : "Il y a une serviette humide sur le lit"

b. Donnez des renseignements : "La serviette mouille ma couverture"

c. Dites-le en un mot : "La serviette !"

d. Décrivez ce que vous ressentez : "Je n'aime pas dormir dans un lit humide !"

e. Ecrivez une note (au-dessus du porte-serviettes) : "S'il te plaît, replace-moi ici pour que je puisse sécher. Merci ! Ta serviette !"

Au lieu de punir

1. Exprimez vos sentiments avec vigueur sans attaquer la personnalité de l'enfant : "Je suis furieux de voir qu'on a laissé ma nouvelle scie dehors à rouiller sous la pluie !"

2. Exprimez vos attentes : "Je m'attends à ce qu'on rapporte les outils qu'on m'a empruntés"

3. Montrez à l'enfant comment redresser la situation : "Cette scie a maintenant grand besoin d'un peu de laine d'acier et de beaucoup d'huile de coude"

4. Offrez un choix à l'enfant : "Tu peux emprunter mes outils et les rapporter ou bien tu peux abandonner le privilège de t'en servir. A toi de choisir"

5. Passez à l'action :
L'enfant : "Pourquoi le cadenas sur la boîte à outils ?"
Le parent : "Dis-moi pourquoi"

6. Utilisez la résolution de problème : "Que pouvons-nous faire pour que tu puisses utiliser mes outils, et pour que je sois certain de les retrouver quand j'en ai besoin ?"

Pour encourager l'autonomie

1. Offrez des choix : "Veux-tu mettre ton pantalon gris ou ton pantalon rouge ?"

2. Montrez à l'enfant que vous respectez ses efforts : "Ca peut être difficile d'ouvrir un pot. C'est parfois utile de taper le côté du couvercle avec une cuillère"

3. Ne posez pas trop de questions

4. Ne vous pressez pas de répondre aux questions : "C'est une question intéressante. Qu'en penses-tu ?"

5. Encouragez l'enfant à utiliser des ressources à l'extérieur du foyer : "Le propriétaire de l'animalerie aurait peut-être une suggestion"

6. Ne supprimez pas l'espoir : "Tu veux tenter ta chance dans la pièce de théâtre ? Ce devrait être une sacrée expérience !"

Pour vos longues soirées d'hiver...

14 commentaires:

  1. Ce livre est l'un de mes favoris! Comme toi, j'y retourne régulièrement en cas de besoin et j'ai l'impression que ma petite deuz me fait la session "approfondissement" en ce moment.

    Par contre, j'ai moins aimé celui sur les relations frères-soeurs, il m'a moins parlé et pas trop servi (il faudrait sans doute que je m'y replonge). Je crois que je viens peut-être de comprendre pourquoi, en voyant cette semaine la réaction sur le plateau des maternelles de la psy invitée sur l'analogie entre la jalousie entre enfants à celle dans le couple, qui est utilisée dans ce livre. Cette interprétation réduit peut-être la démarche?

    Je trouve que la force de "Parler pour que les enfants écoutent..." est justement de ne pas calquer une interprétation ou une théorie sur les comportements mais de nous amener à nous mettre à la place de l'enfant et imaginer ce qu'il ressent quand on lui dit telle ou telle "phrase toute faite". Ce qui est forcément juste puisque nous sommes tous des êtres humains, pleinement dès le plus jeune âge (en tous cas, j'en suis convaincue).

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  2. Coucou Annette,

    Tu pourras dire merci à ta petite deuz alors, pour cette session d'approfondissement gratuite ! Décidemment, quel cadeau ces enfants ! :-o
    ;-)

    Tiens, c'est marrant, moi j'ai absolument adoré celui sur les relations frères-soeurs ! Je l'ai trouvé comme les autres, concret, pratique, intelligent. :-)
    Je l'ai préféré à celui de C. Dumonteil-Kremer, par exemple, alors que je suis pourtant une grande fan.
    Mais je comprends très bien que la comparaison avec la jalousie au sein d'un couple puisse dérouter, il est vrai que ce n'était sans doute pas le plus approprié... ;-)

    Et oui, d'accord avec toi sur le livre "Parler... Ecouter..." qui réussit le tour de force d'être hyper pratico-pratique, concret et parlant, sans jamais tourner "méthode" rigide et impersonnelle.
    Chaque parent s'y reconnaîtra et piochera dedans les petits trucs qui lui parle. :-)

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  3. Je ne connaissais pas... je vais y jeter un œil, ça a l'air très intéressant... Quelques livres de plus à dévorer ;-P Merci !

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  4. Moi, j'en suis revenue... Même si je suis une fervente défenseuse d'une parentalité sans violence, je trouve que, à l'usage, les trucs et astuces des bouquins s'apparentent plus à de la manipulation mentale (dans le but de dresser l'enfant, anihiler ses colères) qu'à de la parentalité respectueuse.

    J'étais fan après avoir lu les bouquins, j'étais fan après avoir suivi des ateliers. Et puis, au quotidien, les choix sont devenus des façons d'influencer, de pousser dans la direction qui nous arrangeait.

    Je n'utilise plus que la reformulation et l'empathie mais pour le reste, je rejette quasi tout, surtout le "truc" des choix- manipulation par excellence.

    Le titre anglais est plus proche de la réalité "comment parler aux enfants pour qu'ils écoutent". Point. Le ressenti, le vécu, les envies, les besoins des gosses, on s'en fiche, du moment qu'on ai le bon truc pour qu'ils écoutent...

    Je suis certaine que les intentions de la majorité des parents sont bonnes mais ne dit- on pas "l'enfer est pavé de bonnes intentions"?

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  5. MéL : Bonne lecture ! :-)

    sibylle : J'ai déjà entendu certaines personnes dire que les "techniques" de CNV ne sont qu'une vaste manipulation.

    Ce qui me parait important, c'est d'être en recherche. :-)
    Il me semble que tous les parents qui s'engagent sur la voie de l'éducation respectueuse sont en recherche de "clés" qui leur parleront.
    Ces clés ne seront pas les mêmes pour chacun.
    Elles pourront évoluer, aussi.
    C'est d'ailleurs bien pour cela que, là où les uns ne jureront que par certains bouquins (ou "méthodes"), d'autres les rejetteront en bloc.
    Le chemin est long, je n'en suis pour ma part qu'au tout début. ;-)

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  6. Et je pense, moi, que l'enfer commence quand l'envie nous abandonne d'essayer de faire du mieux possible...

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  7. J'aime beaucoup ces auteurs aussi, même si ça me laisse parfois douteuse. Comme je n'ai pas trouvé mieux, je continue :) et je réfléchis.

    je pratique beaucoup la description, et pas que avec les enfants...c'est non-agressif et la personne comprend ce qu'on attend.

    Suite à ces livres, j'ai acheté celui sur la communication non-violente, de Rosenberg, que je suis en train de relire.

    Identifier ses besoins et y répondre est aussi important que remplir ceux de ses enfants.

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  8. Mamancouleur : Tu parles de "Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)" de Rosenberg ? Depuis le temps que je veux le lire, celui-là...
    La CNV est une des pistes à creuser pour améliorer la qualité de (toutes) nos relations, j'en suis convaincue. :-)

    Et j'adhère totalement à ta dernière phrase, je ne pourrais mieux dire. ;-)

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  9. Oui, c'est ce livre. J'ai beaucoup appris, et le relire me remet en mémoire les bonnes habitudes: oublier le "mais" et "il faut", être empathique envers soi-même quand on sent que la coupe est pleine..

    Je te le conseille chaudement!

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  10. J'ai lu mon premier F&M pendant ma grossesse, j'avais adoré, j'ai lu Parents épanouis, enfants épanouis il y a peu, et j'ai été finalement un peu gênée par l'aspect "dominant/dominé" qui parfois apparaît au détour d'une page... Je me rends compte que finalement, je me sens plus en phase avec Th. Gordon: une fois passée le côté très "américain" de la présentation de ses ouvrages (assez répétitifs par exemple), je trouve qu'il laisse une plus grande "liberté"... Mais bien sûr, cela est complétement subjectif...

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  11. Mamancouleur : Ce sera ma prochaine lecture, je crois. ;-)

    ma_aile : Les idées de Ginott et de Gordon sont tout de même très proches, non ? ;-)

    Après, tout l'art consiste à se les approprier pour les "ressortir" d'une façon qui nous corresponde vraiment. Et là, c'est - enfin pour moi en tout cas - le boulot de toute une éducation... ;-)

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  12. Tiens c'est amusant, je viens de terminer le livre sur la "jalousie et rivalités"; décidement ton blog me parle bien...
    Quels âges ont tes enfants? De mon côté, 3 ans et demi et 8 mois.
    A bientôt :)
    Claire

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  13. Bienvenue Claire ! :-)

    Emma a 3 ans, et Alexandre 13 mois.
    "Logique" que les sujets traités ici te parlent bien. ;-)

    A bientôt j'espère !

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  14. j'ai acheté le livre, recopié sur mon frigo
    mais je galère, galère

    c' difficile à retenir, ne vient pas naturellement

    mes filles font des crises pour un maillot de corps snoopy pendant 20 mn , disent NON systematiquement quand je dit que c' l'heure de la douche, qu'on part dans 5 mn...
    j'ai 'impression de revenir à leurs 2 ans et elles en on 4 1/2

    mon fils 8 ans c' galère 1h voir parfois 1h30 de devoirs tous les soirs qui tournent mal

    donc j'attends encore plus de conseils sur l'éducation non violente ici

    car malheureusement les cours faber.. sont très chers

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