15 décembre 2010

Sans punitions ni récompenses

Je trouve cette question des punitions et des récompenses plus complexe qu'il n'y parait. Car choisir d'éduquer un enfant sans bâton ni carotte implique de trouver des alternatives acceptables, en de multiples petites occasions du quotidien.

Dans son livre le concept du continuum, Jean Liedloff écrit qu'un enfant nait naturellement bon, sociable, serviable, et s'attend à être traité comme tel. Je trouve que c'est un bon postulat.
Changer le regard que nous posons sur nos enfants, sur leurs actes, est une étape décisive. Si nous pensons très sincèrement qu'ils sont profondément bons, si nous nous attendons à ce qu'ils agissent de manière appropriée (dans la mesure des moyens qui leur sont donnés), alors nous les traiterons avec amour et respect. Nous trouverons les clés pour les accompagner dans leur découverte du monde, de la vie en société et de ses règles.

Il existe de nombreuses formes de punitions, dont l'exclusion, la privation, l'humiliation... Toutes ces méthodes, auxquelles j'ajoute l'usage de récompenses, sont des moyens de manipuler l'enfant et de le formater, ce qui revient à bafouer sa nature profonde.
De nombreux parents les utilisent en toute bonne foi, dans le but avoué d'apprendre à leur enfant la bonne façon de se comporter dans une situation donnée, et de lui donner les armes pour savoir s'adapter (c'est-à-dire pour être accepté).
Certes, les enfants ont un besoin vital de limites claires et justes, et notre rôle de parent est de leur apprendre un certain nombre de règles de vie. Mais les punitions et les récompenses sont un piètre moyen d'y parvenir, les privant d'autant d'occasions de réfléchir par eux-mêmes et donc de bien intégrer ces limites et ces règles.

Pour ma part, j'aimerais beaucoup que mes enfants se sentent libres, qu'ils soient capables de faire des choix éclairés, en premier lieu pour eux-mêmes, et qu'ils aient confiance en leur propre jugement. Ce sont ces armes-là qui à mon sens les rendront forts face aux épreuves et aux défis qu'ils rencontreront dans leur vie.

Or les punitions (même accompagnées d'explications) n'apprennent que la peur, l'évitement, la honte et la soumission. Ces sentiments, ressentis par l'enfant puni ou humilié, ne laissent aucune place à un dépassement de soi positif et constructif.
Cet enfant, aux prises avec des émotions violentes et paralysantes, va (au mieux...) apprendre à se conformer à ce que l'on attend de lui, passivement, sans possibilité de prendre du recul ni de réfléchir.
De plus, si ces sentiments négatifs sont trop souvent ressentis par l'enfant, ils cristallisent chez lui une angoisse, une violence et une tendance à la soumission à vie.
Les récompenses pourraient sembler plus douces, en réalité elles ne sont qu'une forme assez similaire de manipulation, qui brouille l'enfant avec sa volonté intérieure et lui ôte la possibilité d'exercer son libre arbitre.
De plus, la promesse d'une récompense engendre la peur de l'échec, qui sera lui-même vécu comme une punition...

Un enfant souhaite avant tout comprendre le monde et y trouver sa place. S'il a un comportement inadapté, ce peut être parce qu'il manque d'informations (sur l'attitude à adopter dans une situation précise, la manière d'utiliser un objet...), ou que les informations dont il dispose ne sont pas adaptées à son niveau de compréhension. Il est de toute façon utile de conserver à l'esprit que la répétition est le propre de l'éducation... et que les explications seront intégrées d'autant mieux et plus rapidement qu'elles seront données avec bienveillance, patience et respect.
Très souvent aussi, un comportement inapproprié est la manifestation de besoins de base inassouvis (dont la faim, la soif, le sommeil, la tendresse et l'attention). Un bon moyen de prévention est donc de se montrer attentif à ces besoins, et de chercher à les combler dès qu'ils surviennent : fatiguant mais payant !
Emma, typiquement, peut faire de véritables crises de rage (d'aucuns diraient des "caprices") lorsqu'elle est affamée...

Un autre point important est de bien connaître le développement "normal" d'un enfant. Cela permet d'évaluer de façon juste ce qu'il est raisonnable et légitime d'attendre d'un enfant, en fonction de son âge notamment.
Ainsi, un bébé de 18 mois qui touche à tout dans la maison cherche simplement à satisfaire son besoin d'explorer. Si un objet de valeur vient à être cassé, ce n'est probablement pas l'enfant qu'il faudra blâmer...
Avant 3 ans, un enfant n'est guère capable de prêter ses affaires.
Avant 7 ans, il lui sera difficile de ranger sa chambre sans aide.
Etc.

Concrètement, quand je ne sais trop comment gérer une situation avec mes enfants, je me demande assez systématiquement ce que je ressentirais à leur place et de quelle façon j'aimerais être traitée, en tant qu'être humain naturellement bon et coopératif...
Je crois aussi beaucoup à l'intérêt de laisser l'enfant découvrir (puis assumer) la conséquence naturelle de ses actes et de ses erreurs, ce dans un cadre bienveillant. Cela lui offre une excellente opportunité de réfléchir et de trouver des solutions par lui-même.

Un petit enfant qui renverse malencontreusement son verre ressent probablement de la frustration, de la colère ou de la honte, et il attend sans doute de l'adulte qu'il manifeste de l'empathie et lui montre de quelle façon il peut réparer sa maladresse.
Les sentiments désagréables qui accompagnent son geste sont une "punition" suffisante, à laquelle il semble bien inutile d'ajouter l'humiliation.
Mais si le geste est intentionnel et répété, peut-être faudra-t-il interdire pour un temps à cet enfant l'usage de verres cassables...
Si l'un de mes enfants abîme ou casse quelque chose qui lui appartient, un jouet par exemple, je me dis que c'est surtout dommage pour lui et, dans l'hypothèse où le geste était délibéré, je me garde bien d'en racheter un semblable.

Un enfant qui tape ou qui mord ressent probablement de la colère, ou bien il tente d'exprimer le fait que l'un de ses besoins n'est pas comblé.
Lorsque cela arrive chez nous, je m'éloigne avec la victime et la console. J'estime que la privation d'attention à ce moment-là est pour l'agresseur une "leçon" suffisante.
De la même façon, si je suis la victime, je n'ai, naturellement et momentanément, plus envie de m'occuper de celui ou de celle qui m'a tapée.
Dans un second temps, lorsque tout le monde est calmé, je rappelle la règle avec fermeté : "Si tu es en colère ou si tu as un problème, tu dois le dire avec des mots. Ta petite main n'est pas faite pour frapper, tu dois la retenir."
Catherine Dumonteil-Kremer raconte que lorsque l'une de ses filles (alors très jeune) mordait beaucoup, elle la "filait au train" pour l'empêcher de passer à l'acte : prévenir plutôt que sévir...

Il y aurait bien sûr une infinité d'exemples, et sans doute autant de solutions.

L'approche montessorienne exclut tout usage des punitions et des récompenses.
Dans une classe Montessori, tout est pensé pour que l'enfant parvienne à une auto-discipline, pour qu'il "se normalise" : l'environnement est préparé pour qu'il y trouve de quoi satisfaire son besoin intérieur, les règles sont simples et les mêmes pour tout le monde (ranger son activité avant d'en prendre une autre, se déplacer dans un but précis, ne pas déranger les autres enfants ni la maîtresse, chuchoter...), et bien sûr absence totale de système de notation.

Pour finir, quelques suggestions de lectures :


Jan Hunt traite de cette question dans son excellent livre La véritable nature de l'enfant - Choisir l'amour pour guide, avec notamment un article intitulé "Dix alternatives aux punitions".


Jean-Philippe Faure est formateur en Communication Non Violente. Son livre Eduquer sans punitions ni récompenses propose une approche globale de l'éducation, et plus particulièrement de l'enseignement, qui permet de sortir du schéma punitions-récompenses.


Et toujours "Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants" de Faber & Mazlish, qui consacre un chapitre entier à cette question : "Remplacer les punitions".

Je rajoute deux propositions d'Agnès (Cf. commentaires) :


-
Eduquer sans punir de Thomas Gordon : "très éclairant sur les différents effets des punitions et récompenses, mais aussi des compliments et critiques"


-
Sanctionner sans punir - Dire les règles pour vivre ensemble d'Elisabeth Maheu : "un livre un peu rébarbatif mais très riche, qui explore ce thème de façon très approfondie. Il pose la définition de punition, en la distinguant bien des conséquences négatives des actes, ou de la nécessité de poser une limite. Et les exemples ne cherchent pas la facilité, en parlant du quotidien difficile dans les collèges ou avec des ados. Et c'est un livre facile à prêter, car il n'est pas "angélique", dans le sens où il ne part pas du principe que les enfants sont bons, mais s'appuie sur les conséquences négatives des punitions et recherche comment les éviter."

32 commentaires:

  1. Merci pour ce texte, Aude, encore une fois clair et utile :)

    J'ajoute ma petite pierre : très éclairant sur les différents effets des punitions et récompenses, mais aussi des compliments et critiques, il y a le livre de Gordon "Éduquer sans Punir".
    Et sur un plan très différent, les études de sociologies citées dans "La soumission librement consentie" démontrent sur des adultes l'inefficacité de la carotte et du bâton sur le long terme, auprès d'adultes, par rapport à un engagement pris librement.

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  2. Et j'ajoute du même Gordon "Parents efficaces" qui prône la communication et la recherche d'une solution commune dans les conflits parents-enfants.
    J'adhère à ce que tu dis, et je vais jeter un coup d'œil aux livres que tu mentionnes, mais il arrive aussi que je sois malade, fatiguée, inquiète, seule (souvent) et dans ces cas là les punitions arrivent plus vite que je ne le veux réellement sans que je trouve d'autres solutions... une astuce pour dépasser ça ?

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  3. Bonjour Aude,

    Vaste sujet et effectivement assez complexe dans la pratique...
    Tout ce que tu dis est fort juste.
    J'ajouterais que nous vivons dans une société dont la norme n'est plus l'équilibre physiologique mais le haut niveau de stress. Les enfants subissent dès la naissance cette déviation. Il est par ailleurs difficile d'échapper complètement à cette "culture". Les rythmes naturels sont en permanence bousculés et les enfants se retrouvent rapidement sous tension. Pour accompagner l'énergie fabuleuse qui anime les enfants, le calme le plus profond est nécessaire...C'est une sorte e paradoxe....Plus l'enfant montre d'énergie, plus le calme intérieur est nécessaire pour parvenir à accompagner leur juste orientation.
    Mais là nous touchons à une question sociétale...à la culture de la compétition et des "centrales" de stress qui nécessairement l'accompagnent...

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  4. Encore une fois, un très bel article sur un très beau sujet. Tu me permets de ne pas être (tout à fait) d'accord avec toi? Surtout que je me rends compte que j'aime bien ne pas être tout à fait d'accord avec toi ;) c'est toujours source d'échanges et d'approfondissement...

    Éduquer sans punition ni récompense, ça me semble un idéal très difficile à atteindre... J'aime bien l'approche de Faber et Mazlich là-dessus : finalement, ne plus prêter sa boîte à outils à l'enfant qui n'en prend pas soin (pour reprendre l'exemple du livre), c'est la conséquence de son acte mais c'est la punition à laquelle les parents penseraient sans doute aussi... Ce qui me semble très important, c'est que l'enfant comprenne bien le lien entre ce qu'il a fait et la sanction - par exemple, lorsque mes miss jouaient à se frapper avec les baguettes du xylophone (eh oui), j'ai confisqué les baguettes. Pour elles, c'était compris comme une punition - puisqu'elles connaissent cette notion de punition qu'on rencontre de toutes façons ailleurs, notamment à l'école - mais parfaitement compris et logique. Et pourtant, je l'avais fait comme "alternative à la punition" et en "conséquence de leurs actes".
    Donc, tout dépend ce qu'on met sous le mot punition (!).

    Au delà de ça, et dans un cadre plus vaste, la question de punir s'inscrit dans celle de justice et d'injustice.
    Dans notre société (et dans toutes les sociétés je pense), celui qui enfreint une loi est puni - si on vole, on agresse... il y a une sanction et le contraire serait révoltant.
    Je n'assimile pas nos bouts de chou à des délinquants, bien sûr ! Mais je me rends compte que pour ma grande miss si attentive à la notion de justice, c'est rassurant de constater qu'un enfant qui frappe les autres à l'école est puni par la maîtresse, c'est ce qui fonde le fait qu'on n'a pas le droit de le faire (et donc que les autres sont protégés).

    La récompense, c'est un peu différent, et même très différent sans doute. Je n'aime pas l'idée de carotte (et réussir à faire quelque chose seul, par exemple, constitue déjà sa propre récompense pour l'enfant).

    Tout cela pour dire qu'il ne faut pas "diaboliser" la punition non plus, tout dépend de ce qu'elle recouvre...

    De plus, j'ai constaté que cela dépend beaucoup des enfants : ma grande est complètement insensible à la menace de punition, si elle fait une "bêtise" ou une colère, elle regrettera d'être punie après mais elle ne s'arrêtera pas pour autant sur le coup.
    Ma deuz y est par contre très réceptive ; dire qu'elle a le droit de jouer à la pâte à modeler si elle range après, non seulement cela la pousse à ranger mais en plus, cela la rend fière d'elle parce qu'elle semble très fière d'expliquer "je peux faire de la pâte à modeler parce que je range bien, je suis une grande". Dans ce cas, une punition/récompense qui semble l'aider à grandir et à s'épanouir.

    Bref, pas simple comme question... merci à toi d'en parler !

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  5. Bonjour Aude,
    C'est un excellent sujet de débat et je trouve que ce que tu y apportes ainsi que les commentaires sont très enrichissants.Je me permets d'y ajouter mon grain de sel;0)
    Ce que tu dis sur la conviction de départ que l'enfant nait naturellement bon est à mon avis très important.(car source d'espoir face au découragement parfois)Toutes les conclusions que tu en tires sur les punitions et les récompenses sont très belles, mais difficiles effectivement à mettre en pratique;de plus je pense que tu l'envisages pour des jeunes enfants non déviés encore, mais pour les plus vieux déjà confrontés à la violence (au collège par exemple)comment faire respecter les règles de vie commune qui ne sont pas (du tout!)assimilées?les bonnes paroles seules ne suffisent pas hélas.Il faut parfois "contraindre" un individu pour protéger le groupe.Punitions, exclusions ont biensûr elles aussi leurs limites, mais as-tu idée(excuse-moi de te taquiner ainsi) des violences(coups, harcèlement, injures...) que subissent nos enfants dans les cours de récré?Je peux te dire que face à des enfants si révoltés leur dire "ce que tu fais ne me plait pas, arrête" n'a aucune résonnance...
    Je n'ai pas trouvé de solution, je cherche encore comment aider mes enfants à rester bons, respectueux, pacifistes face aux réactions déplacées qu'ils rencontrent, sans toutefois devenir des victimes de certains tyrans.
    Comme tu le vois c'est un sujet qui me touche profondémment,j'espère que les discussions qui suiveront me donneront une piste de réflexion..
    Merci Aude de l'avoir abordé, en toute amitié.

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  6. Bonjour à toutes, et merci d'enrichir le débat par vos réflexions. :-)

    Agnès : Merci pour ces deux références supplémentaires. Je vais rajouter le Gordon dans mon billet. ;-)

    Sihaya : J'aime beaucoup "Parents efficaces" et je suis très sensible à la démarche de recherche de solutions gagnant-gagnant. ;-)

    Pour la fatigue, le stress, l'isolement... Comme je te comprends, ce sont des fléaux cruels ! Je n'ai pas de solution miracle à te proposer, malheureusement... :-(
    Accompagner ses enfants respectueusement demande énormément d'énergie. Je pense qu'il est parfaitement normal de craquer parfois, de ne pas toujours faire comme nous le souhaiterions et d'avoir un grand besoin de soutien et de relais !

    Ce que j'essaie de faire, de plus en plus, c'est de satisfaire mes propres besoins au moment où ils se présentent. Si j'ai faim, je mange. Si j'ai vraiment besoin d'une pause, je m'isole 5-10 minutes. Si j'ai envie d'une douche tranquille, je ferme la porte... J'explique clairement aux enfants mes besoins, et je les satisfais sans culpabiliser (dans la mesure du possible et du raisonnable, évidemment !).
    (Je précise que la maison est entièrement sécurisée... ;-) )

    Je pense aussi que les enfants sont capables de dépasser nos petits "dérapages" et de s'en arranger, du moment que l'atmosphère générale est teintée de beaucoup d'amour et de respect, et que la bonne volonté est là (même si elle ne suffit pas ;-) ).
    Avoir réfléchi à des solutions avant que les problèmes ne se (re)posent aide énormément. Parce qu'il faut être sincère, sur le coup, la fatigue et le stress empêchent souvent d'être créatifs...

    Il est important aussi de leur parler, de nos émotions et sentiments notamment, non pour les angoisser mais pour qu'ils comprennent que nos réactions ont une cause, pour qu'ils ne se sentent pas fautifs, et pour qu'ils s'autorisent à exprimer eux-mêmes leurs sentiments, positifs ou négatifs.

    Le plus important à mes yeux, en tant que parent, est de chercher des solutions pour que tout le monde soit heureux et "en paix", de se remettre beaucoup en question aussi... L'équilibre au sein d'une famille est par essence instable, et donc sans cesse à réinventer.

    Marie : Tu soulèves là un problème de fond... Je suis entièrement d'accord avec toi, laisser à un enfant la possibilité de se construire en liberté et dans le respect de ses besoins demande du temps et un grand calme intérieur.
    Je me rends compte que, dès que nous devons aller quelque part (donc nous préparer...), mon niveau de stress grimpe en flèche. C'est dans ces moments-là que je peux m'impatienter, voire m'exaspérer, alors même que j'ai conscience que c'est ridicule et injustifié... Encore pas mal de travail à faire sur moi-même pour sortir de ce schéma malheureusement bien ancré... :-(

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  7. Oh, et j'oubliais une autre référence, qui répond précisément aux réflexions de Annette et de Anne :)
    "Sanctionner sans punir" est un livre un peu rébarbatif mais très riche, qui explore ce thème de façon très approfondie. Il pose la définition de punition, en la distinguant bien des conséquences négatives des actes, ou de la nécessité de poser une limite. Et les exemples ne cherchent pas la facilité, en parlant du quotidien difficile dans les collèges ou avec des ados. Et c'est un livre facile à prêter, car il n'est pas "angélique", dans le sens où il ne part pas du principe que les enfants sont bons, mais s'appuie sur les conséquences négatives des punitions et recherche comment les éviter.

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  8. Coucou,
    Je crois que justement Gordon aborde bien la notion de sanction, très différente de la punition, dans le sens où elle est en rapport direct avec "la bêtise", où l'enfant peut proposer lui-même une sanction qui lui parait juste et appropriée, qui implique la tentative de "réparer" si possible...
    Chouette billet, merci de nourrir ma réflexion ;)

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  9. annette : Au risque de te décevoir un peu ;-) , je pense que nous sommes d'accord sur le fond.

    En effet, tout dépend de ce que nous mettons derrière le terme "punition".
    Pour moi une punition n'a pas forcément de rapport direct avec la faute commise, et elle peut être différée. Exemples : "Tu n'as pas rangé ta chambre, tu es privé de dessert", ou "Tu as abîmé/sali ta robe, tu ne dîneras pas avec nous ce soir", ou "Tu as frappé ton frère, ton père te punira lorsqu'il rentrera", etc.

    Je fais donc une réelle distinction entre la punition, dans ce sens-là, et la conséquence naturelle d'un acte.
    Dans ton exemple des baguettes de xylophone, j'aurais aussi confisqué les baguettes en expliquant : "il est interdit de taper, la baguette ne sert pas à ça, ...".
    D'ailleurs tu le dis toi-même : cette "punition"-là a été parfaitement comprise et acceptée par tes filles, considérée comme logique et juste. ;-)

    A l'école, la mise à l'écart d'un enfant ayant un comportement "à problème" ne me choque pas (elle est pratiquée dans les écoles Montessori, d'ailleurs), à partir du moment où elle est immédiate, en rapport direct avec la faute commise, et respectueuse (sans humiliation, en laissant à l'enfant la possibilité de réfléchir à son acte et, idéalement, de revenir quand il se sent prêt).

    Je suis entièrement d'accord avec toi sur le fait qu'un enfant doit avoir la certitude qu'il sera toujours protégé par ses parents. Par contre, je ne pense pas que cette protection passe obligatoirement par la punition...
    De même, l'idée de justice peut être intégrée par l'enfant sans recours à la sanction, il me semble, je veux dire que pour moi une attitude juste n'est pas forcément sanctionnante...?
    Et pour parler de notre système de justice... Un individu qui viole, agresse, est considéré comme malade dans la plupart des cas, et dangereux pour autrui. Il me semble normal qu'il soit enfermé (conséquence directe de son acte et de sa dangerosité), avec injonction de se soigner.
    Un individu qui extorque des fonds, vole, ne devrait pas forcément être enfermé à mon sens, mais plutôt condamné à des travaux d'intérêt général ou sommé de rembourser sa dette par un quelconque moyen...
    Enfin, c'est une question à part entière, très complexe elle aussi. ;-)

    Dans ton exemple de la pâte à modeler, le fait de devoir ranger ensuite n'est pour moi ni une punition ni un chantage, mais une condition sine qua non, normale et juste. D'ailleurs ta miss est fière d'elle ensuite, preuve qu'elle a intégré qu'il s'agissait du comportement adapté dans cette situation.

    Bon, en fait tu as raison, nous ne sommes peut-être pas tout-à-fait d'accord sur tout... ;-)

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  10. Voilà un sujet qui remue dans les chaumières...

    Pour moi, l'enfant ne nait pas naturellement bon, sinon il ferait tout de suite les bons choix, et n'aurait pas besoin d'être éduqué.
    Petit, il est égoïste quand il ne veut pas partager, exigeant quand il veut tout, tout de suite,...
    Moi qui suis croyante, je crois en la nature blessée qui a sans cesse besoin de faire des efforts pour progresser vers un mieux.

    Sinon je suis d'accord; voir son enfant avec les meilleures intentions du monde aide bien. Voir ses bêtises comme des expérience, et ses colères comme un message ou un besoin non rempli change la relation.

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  11. Merci de ta réponse, Aude. Oui, sur le fond, on se rejoint bien. ;)

    J'ai parfois l'impression que l'idée d'éduquer sans punir tombe parfois dans un certain angélisme (je n'avais pas pensé à ce terme mais c'est exactement ça) qui peut désemparer des parents qui croiraient que cela signifie qu'avec de l'écoute et de l'empathie, l'enfant fait naturellement ce qu'on attend de lui et tomberaient de haut en l'appliquant...
    J'ai déjà lu des conseils du type "faire un câlin à un enfant qui frappe parce qu'il cherche à être entendu" et là,j'ai vraiment du mal... Cela ne me semble ni approprié, ni logique et compréhensible par l'enfant...

    J'aime beaucoup ton idée de sanction pour les grands ;) comme quoi, réfléchir sur l'enfant, c'est réfléchir sur l'être humain aussi. ;)

    "Sanctionner sans punir", je ne connaissais pas et il a l'air très intéressant, je crois que je vais vite me le procurer...

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  12. De retour...

    Anne : Il est palpable que ce sujet te touche beaucoup... Arrives-tu à comprendre pourquoi les règles de vie en groupe ne sont pas acquises ? Le problème se pose-t-il uniquement à l'école ?

    Le principe même de l'école est une violence. J'en arrive à me dire que, même au sein de la structure la plus respectueuse possible, les enfants peuvent se sentir agressés. J'ai déjà vu Emma se faire bousculer par des plus grands et, de fait, je trouve ses crises de colère plus fréquentes depuis qu'elle va à l'école, preuve qu'elle a tout de même des choses à "évacuer".

    La violence que subissent tes enfants à l'école devraient pouvoir trouver un exutoire, tu ne crois pas ? Sport ? Art ? (Punching ball ??! ;-)

    Peut-être me trouveras-tu un peu naïve, mais je suis convaincue qu'il est possible de faire germer des petites graines de respect et d'empathie en chaque enfant (le plus tôt étant le mieux !) pour qu'ils trouvent ensuite par eux-mêmes les moyens de ne pas alimenter la spirale de violence dont ils sont témoins ou victimes. Et pour moi, le meilleur moyen d'y parvenir est de les traiter en êtres bons et respectables dès la naissance.

    Maintenant quand "le mal est fait", que les enfants ont intégré la violence comme réponse possible, c'est évidemment beaucoup plus compliqué... Mais je suis certaine que, même alors, la violence des punitions ou des humiliations n'est pas la solution. Apprend-on à un enfant à ne pas taper en le frappant nous-mêmes ?

    Merci Agnès pour cette nouvelle référence, je vais la rajouter aussi.

    Juste : Tu trouves angélique le fait de penser qu'un enfant est naturellement bon ?

    Mamanlullaby : Merci à toi de ton passage. ;-)
    Cette distinction "sanction / punition" est en effet fondamentale.

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  13. Mamancouleur : J'avoue avoir un peu de mal à comprendre comment concilier le fait qu'un enfant naisse mauvais et qu'il ait les meilleures intentions du monde...? Je serais intéressée que tu développes si tu en as le temps et l'envie. ;-)

    Pour ma part, je suis athée mais j'ai foi en l'Humain.
    Le fait qu'un enfant ait besoin d'être éduqué, guidé ne fait pas de lui un être mauvais, mais un être en apprentissage. Les règles de vie dans notre société, la façon de se comporter avec autrui, ne sont pas des connaissances innées. Un adulte immergé dans une culture très différente de la sienne devra en apprendre les rouages de la même manière. ;-)

    Je ne pense pas non plus qu'un enfant fasse de "mauvais choix". Il fait les choix que lui dictent ses besoins, en fonction de son degré de maturité mais aussi de la manière dont il est traité.
    Un bébé n'est pas égoïste ni même égocentrique à mon sens, mais programmé pour rechercher la satisfaction de ses besoins de base : question de survie !
    Le fait qu'il veuille "tout, tout de suite" est dû à son immaturité (celle de son cerveau et de son système neurologique notamment) et à son incapacité à prendre en considération les besoins d'autrui avant que son sens social ne soit suffisamment développé.
    Cette aptitude à partager, à considérer les sentiments des autres, sont en lui dès le départ et s'exprimeront naturellement, mais à partir d'un certain degré de maturité, et dans un contexte favorable qui aura pris en compte ses besoins vitaux à lui.

    Je crois aussi en la nature blessée de l'Homme, mais pour moi elle est la conséquence de la façon dont les enfants sont traités depuis... presque toujours, avec souvent une grande violence, et dans le non-respect de leur nature. Les travaux d'Olivier Maurel sur la violence éducative "ordinaire" sont très édifiants sur ce point.
    Un enfant dont les besoins vitaux ne sont pas comblés est blessé, et c'est de là que partent toutes les déviations... Les guerres, les génocides, et toutes les horreurs humaines, sont la conséquence de cette nature bafouée.

    Je crois donc le phénomène réversible, la clé étant de traiter enfin nos enfants avec tout le respect et la bienveillance qui leur sont dus.

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  14. annette : Angélisme, naïveté... Je trouve triste l'amalgame qui est souvent fait entre éducation non-violente et laxisme, entre absence de punition et absence de limites... Car dans "éducation non-violente", il y a avant tout "éducation" !
    Je suis convaincue qu'un enfant qui grandit sans cadre ni limites est malheureux, et qu'il aura du mal ensuite à trouver sa place : la liberté n'est pas à ce prix, selon moi.

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  15. Bonjour Aude,

    Je m'attendais à cette réaction de ta part à mon message, c'est pour ne pas trop polluer ton post que je n'ai pas développé.
    J'avais peur aussi de te choquer ; je suis encore en cheminement entre la non-violence qui a totalement changé ma relation avec mes enfants, et la religion (catholique romaine) qui est le moteur de ma vie.
    Je préfère de faire une réponse sur mon blog, si tu veux bien?
    Bon dimanche!

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  16. Coucou Mamancouleur,

    Me faire une réponse sur ton blog, c'est-à-dire ? Que dois-je faire ?

    Mais tu sais, mon blog est un espace d'échanges que j'espère libres. Je suis certaine que d'autres personnes partagent tes idées ou les miennes, et que donc le débat les intéresse.
    En bref, tu ne pollues pas du tout. ;-)

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  17. moi j'ai vraiment du mal avec ce que dit annette : "c'est rassurant de constater qu'un enfant qui frappe les autres à l'école est puni par la maîtresse, c'est ce qui fonde le fait qu'on n'a pas le droit de le faire (et donc que les autres sont protégés)." En tant que prof j'essaie de faire comprendre aux élèves que ce n'est pas parce qu'ils (ou d'autres) ne sont pas "puni" qu'ils peuvent faire n'importe quoi , que ce n'est pas pour ne pas avoir de punition qu'on respecte les règles mais pour pouvoir travailler correctement dans le but de progresser ... bon ceci-dit je puni/sanctionne quand même (la distinction EN est le prof puni l'administration sanctionne , étymologiquement la punition est douloureuse ...) et avec mes enfants je menace encore et j'ai beaucoup de mal à me mettre à leur place lorsque je suis fatiguée et je manque souvent de sommeil , le chemin est long !merci de ses réflexions et expériences ... et complément de lecture.

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  18. J'ai envie de croire que l'enfant est naturellement bon et en même temps quand je vois mes petits jumeaux se taper dessus, se crier l'un sur l'autre alors qu'ils avaient à peine un an j'ai été choquée de voir autant de violence s'exprimer entre eux si jeunes (il est entendu qu'ils évoluent dans un environement où ils ne sont pas frappés est ce utile de le préciser?!?) leur attitude a quand même ébranlé mes convictions premières, et je me rends compte que c'est très difficile de savoir comment réagir face à ces comportements.
    Quant à la question d'éduquer sans punition ni récompense, c'est une question qui me travaille mais je suis assez de l'avis d'Annette. je pense que je vaisessayer de lire parler pour que les enfants écoutent (après avoir lu un autre de la même série à la couverture verte... dont je ne me souviens plus du titre)
    Merci en tout cas pour tous ces articles qui me poussent à réflechir à ce que je veux pour mes enfants

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  19. Juliejulien : Je comprends bien ce que tu dis. Le cadre scolaire est un cas un peu particulier, je trouve. Comme toi, je veux croire que la notion de sanction (et évidemment de punition) peut en être exempte comme partout ailleurs. Dans les faits, la violence que peuvent y rencontrer les élèves n'est pas à prendre à la légère... Face à des enfants qui ne connaissent "que" ce mode de fonctionnement, la violence, que faire pour protéger le sentiment de sécurité des autres (je trouve ce point vraiment essentiel) ? Une sanction adaptée, non-violente, me semble être une réponse possible... Car les enseignants, éducateurs, ne peuvent seuls prendre en charge cette éducation à la non-violence, qui est avant tout le rôle des parents...

    Le problème des menaces que tu évoques est délicat également. Tu le sais bien sûr, mais le principal problème des menaces est que, face à un enfant qui s'entête, la tentation est grande de ne pas vouloir "perdre la face" et donc de punir...
    Je ne parviens pas toujours à me mettre à la place de mes enfants, parfois être à la mienne me demande déjà trop d'efforts et d'énergie...! Dans ces cas-là, un seul remède : déléguer et recharger mes batteries...

    Clotilde : Ah oui, les enfants peuvent être d'une grande violence entre eux ! Cela m'interpelle aussi...
    Après réflexion, ma conclusion est qu'ils ne sont pas mauvais par essence, mais que leurs émotions et sentiments (la colère, la frustration, la jalousie...), légitimes d'ailleurs, les dépassent beaucoup parfois, d'où leur difficulté à les gérer. Pour moi c'est encore une question d'immaturité, et non de nature.
    Je crois important de les aider en nommant pour eux ces sentiments, et en leur montrant la "bonne" manière de les extérioriser. Les émotions sont utiles et nécessaires, et elles doivent trouver un moyen de s'exprimer. L'apprentissage réside dans la façon acceptable, et respectueuse d'autrui, de le faire...

    Le livre de Faber & Mazlish dont tu parles est sans doute "Parents épanouis, enfants épanouis". Le "parler... écouter..." est encore plus pratico-pratique et clair pour moi, mais tu y retrouveras des idées identiques. ;-)

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  20. Aude, merci de ta confiance qui te fait rajouter mes suggestions. Si tu trouves le temps de lire ces livres, surtout le deuxième (le Gordon fait vraiment doublon avec ses autres ouvrages), ton avis m'intéresse :)

    J'ai dit 'angélisme', parce que oui, considérer l'enfant comme a priori bon est une façon de voir les choses très positive, très bienveillante. Je la partage, cela fait d'ailleurs parti de ma foi (que cette nature blessée dont parle MamanCouleur est à l'image de Dieu ;)).
    Je trouve intéressant de lire et d'entendre des réflexions qui ne partent pas de cet a priori et arrivent tout de même à des solutions, à des conclusions, proches. Les punitions sont néfastes "objectivement", car d'une part elles détournent l'attention, d'autre part elles déresponsabilisent. (je peux développer)
    Chercher une autre façon de réagir, de sanctionner, est chez toi ou moi un choix philosophique non-violent, mais ça peut aussi être un simple choix logique d'efficacité (d'où Gordon ;)).


    >> moi j'ai vraiment du mal avec ce que dit annette : "c'est rassurant de constater qu'un enfant qui frappe les autres à l'école est puni par la maîtresse, c'est ce qui fonde le fait qu'on n'a pas le droit de le faire (et donc que les autres sont protégés)."

    Je pense que ç'est rassurant pour l'enfant que les interdits soient clairement posés.
    Toute la question est de comment les poser...
    Punir après coup ne protège personne...

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  21. Bon, ça ne va pas faire avancer le schmilblick, mais j'ai eu le même questionnement que toi, Aude, par rapport à ton message, Mamancouleur. Et je suis totalement d'accord avec la réponse d'Aude (il faut dire que j'ai les mêmes références de lectures ;)). Mais j'aurais aimé aussi que tu développes, Mamancouleur :/ Le débat m'intéresse ;) !

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  22. De retour, hier fut chargé: médecin pour ma grande qui a eu 2 points de suture à la tête la semaine dernière, puis courses et préparation d'un diner de fête pour l'anniversaire de mon mari. Tout ceci en bus, et avec la fatigue d'un 2eme jour sans sieste...

    Donc j'avais peur de dévier le sujet, mais puisque ça ne te dérange pas, je vais te donner mon point de vue.

    Pour moi,quand je dis que l'enfant a une nature , ne naît pas naturellement bon, ça ne veut pas dire qu'il est mauvais; ça veut dire que parfois son comportement est mauvais. A l'origine, l'homme a été crée à l'image et la ressemblance de Dieu, donc leur corps et leur esprit était comme Dieu. Puis il a abusé de la liberté donnée par Dieu, sa curiosité a eu comme conséquences, la souffrance, l'obligation de travailler, les difficultés à être heureux,...
    Voilà en quoi je crois; puis Dieu a envoyé son fils, qui est l'Amour incarné (Noël) et meurt sur la croix pour nous racheter (Résurrection). Ce qui me fait dire que c'est l'amour qui sauve le monde, l'amour qui est LA solution à tous les problèmes.

    Même si l'enfant est incliné au mal, il porte en lui un guide: c'est la conscience, elle l' éclaire sur ce qui est bon ou mauvais.
    Cette conscience a donc besoin d'être éduquée: voilà le rôle de l'éducation, mettre de l'ordre dans ses désirs, se gouverner soi-même.
    Pour progresser vers cet idéal, il est bon de donner à l'enfant des règles de vie qui le rendent meilleur, poussent à agir, prendre ses responsabilités, et vivre en paix avec les autres dans l'honnêteté et le respect.

    Quand je dis que l'enfant est incliné au mal, c'est qu'il peut être violent, agressif, sans avoir vu ses parents le faire par exemple. Je pense donc que c'est solidement ancré au fond de lui.
    Pour moi, l'enfant est toujours en manque d'amour, et c'est ce qui le pousse à mal agir, car l'amour c'est le moteur qui permet d'avancer. S'il n'en manque pas trop, ça va il s'en sort sinon tous les moyens sont bons pour en demander plus.

    Dans ma religion, la charité occupe une place prioritaire, on peut l'appeler aussi bienveillance: cela consiste à voir le meilleur en l'autre, et voir en lui les meilleures intentions, ne pas en dire du mal, penser à l'autre avant soi, donner aux plus démunis...
    Donc la non-violence est sœur de la charité, et moi je dirais l'application pratique, humaine de la charité.

    Je vois l'éducation comme une relation équilibrée entre le parent et son enfant: chacun respecte l'autre, chacun a la même valeur donc pas de domination, et je me comporte avec mes enfants de la manière dont j'aimerais qu'on le fasse avec moi.
    Donc la punition est forcément mauvaise, elle pollue la relation. Elle est manipulation, comme dit MM.
    Je suis évidemment d'accord avec les alternatives que tu donnes à la punition, et je les pratique: on arrive à un haut niveau d'humanité et une belle relation.
    J'ai fait un réel effort sur les mots choisis pour dire les choses, sans dévaloriser, sans chantage, sans comparaison...ça améliore aussi la relation.

    J'espère avoir répondu à toutes tes questions!

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  23. Agnès : Ah oui, j'ai toute confiance en ton jugement. ;-)

    > Les punitions détournent l'attention :
    Ce que je comprends (tu me diras si j'ai tort), c'est qu'un enfant puni est aux prises avec des sentiments négatifs, très forts, qui parasitent sa capacité à réfléchir à son acte, et à écouter l'explication de l'adulte ou le rappel de la règle transgressée.
    La conclusion étant que les punitions n'apprennent rien de constructif à l'enfant.

    D'accord avec toi sur tout le reste. ;-)

    Mamanlullaby : Nous avons été exaucées. ;-)

    Mamancouleur : Oh... Ta grande va mieux à présent ?

    Je te remercie infiniment d'avoir pris le temps de développer ta pensée.
    Bien que je ne partage pas ton idée de départ, je trouve ton explication lumineuse et très cohérente !
    Comme le disait Agnès, c'est très enrichissant (et réjouissant) de connaître le cheminement d'autres personnes, parfois très éloigné du sien, et de s'apercevoir que nos conclusions sont malgré tout identiques.

    Je ne doute pas un instant que ta relation avec tes enfants soit très belle. :-)

    Merci encore pour ta confiance, ton ouverture d'esprit et tes paroles qui résonnent en moi d'une façon toute particulière. :-)

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  24. Oui, merci :)
    Ton message, me va droit au cœur, surtout que je suis "de garde" avec mes garçons, les autres sont à la cérémonie.
    Je me sens moins seule en ce soir de joie!

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  25. Les chercheurs attribuent les performances exceptionnelles de mémorisation de Chaser à l'intensité de son entraînement, qui n'a jamais recouru à la distribution de récompenses sous forme de nourriture.

    Selon Alliston Reid, cette recherche est "importante car elle démontre que les chiens, comme les enfants, peuvent acquérir un vocabulaire abondant et comprendre que certains mots représentent des objets individuels et que d'autres correspondent à des catégories d'objets".

    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/01/08/un-chien-est-parvenu-a-apprendre-1-022-noms-d-objets_1463031_651865.html

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  26. Cher Anonyme,
    Merci pour le lien vers cet article très intéressant, et édifiant. :-)

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  27. bjr Aude

    je ne sais ct créer mon profil peux tu m'aider ?

    je ne sais pas non plus si ton mail fonctionne par le blog, je t'avais écrit sans réponse depuis 1 ou 2 mois, pour avoir tes conseils pour choisir 2 livres parmi tes livres

    j'ai choisi dans ta sélection (ca aide bcp merci) :
    - la véritable nature de l'enfant
    - ct parler aux enfants...

    ces livres sont pleins d'astuces... je vais mettre des post it partout pour bien mémoriser ct parler plutôt qu'"aboyer" :-)

    mon mari n'est pas trop ouvert sur ca mais il a entendu une émission sur la fessée, ca l'a interpelé, j'ai sauté sur l'occasion pour commander les livres . Cela nous montre qu'il y a peut être des solutions, à nous de les adapter à notre famille, nous verrons !nous commençons à ouvrir la porte tout tout doucement ;-)

    ce qui est important c' que nous ayons tout 2 l'envie de changer les choses...

    d'ailleurs je n'ai pas vu d'article sur le papa et ses relations avec les enfants, y en a t'il un ?

    merci pr ton blog

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  28. Cher anonyme,

    Lorsque tu laisses un commentaire, dans "sélectionner le profil" tu peux choisir la ligne "Nom/URL" et ne renseigner que ton nom (l'URL étant le lien vers un site, un blog...). Si tu as un compte Google, tu peux aussi sélectionner la ligne "Compte Google", ce qui nous renverra ensuite directement sur ton profil.

    Je suis désolée, il semble en effet que je n'ai pas reçu ton message... As-tu utilisé la bonne adresse : blogaladouce@gmail.com ? Peux-tu me renvoyer un mail, ou préciser un peu ta question/recherche ici ?
    Les deux livres que tu as déjà choisis sont très bons. ;-)

    Il n'y a pas de billet sur le rôle et la place du père, mais c'est vraiment une excellente idée. :-)

    Je vous souhaite sincèrement bonne continuation et bon cheminement dans votre métier de parents.

    A bientôt !

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  29. Bonjour Aude,
    Mon fils est dans une école Montessori en région parisienne.
    L'éducatrice utilise une "chaise à réfléchir"... j'avoue ne pas aimer l'idée.
    Est-ce que ca te dit quelque chose ?

    A bientôt.
    Kriss

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    1. Bonjour Kriss,

      Que n'aimes-tu pas dans cette idée ?
      Pour ma part, l'idée d'une "chaise à réfléchir" ne me choque pas dans le cadre d'une classe, à condition que ;
      - l'enfant ne se trouve pas physiquement exclu de la vie de la classe, qu'il puisse continuer à observer les autres (enfants et adultes)
      - il puisse revenir à son travail dès qu'il se sent prêt à respecter les règles à nouveau (moment décidé par l'enfant)
      - l'accompagnement soit fait avec beaucoup de bienveillance et des explications simples
      Sais-tu si c'est bien le cas ?

      Dans notre école, il nous arrive de conduire un enfant incapable de respecter les règles (qui touchent toutes au respect des autres et de leur travail) hors de la classe pour lui laisser la possibilité de "décharger" un peu ses tensions, lui parler et l'écouter, lui donner de l'attention... Ensuite nous laissons l'enfant, et il revient de lui-même quand il se sent prêt.
      La récréation a lieu dans un grand jardin avec une terrasse. Nous demandons aux enfants qui se montrent violents et/ou qui ne respectent pas les règles de sécurité de s'asseoir au calme sur la terrasse (ils ne sont pas coupés des autres ainsi) pour réfléchir...
      Dans le contexte d'une classe ou d'une école, il me semble logique et normal de préserver en priorité le bien-être du groupe, c'est à dire de la majorité.
      Mais, encore une fois, la manière de faire est essentielle...

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  30. Bonjour Aude,

    Je pense qu'elle le fait dans ce sens. Pas parfaitement à mon avis, (mais est-ce possible ? :D) mais il y a de bonnes intentions.

    Globalement, j'ai le sentiment que c'est malgré tout une punition puisqu'on isole l'enfant en le mettant à l'écart. Je me trompe peut-être en comparant ce procédé à une punition. Je suis ouverte à tout conseil à ce sujet.

    Je te remercie pour tes réponses.

    A+
    Kriss

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  31. Bonjour,

    Je viens de découvrir votre blog avec un grand plaisir! Je partage la même vision de l'éducation que vous :-) J'ai d'ailleurs récemment écrit un post sur ce même sujet.
    Je me permets d'apporter une réponse à KRISS concernant la pratique du "Time out" :
    Je vous rejoins tout à fait: il s'agit bien là d'une punition qui n'est ni anodine, ni sans conséquences: la “National Association for the Education of Young Children” (Association Nationale pour l’Éducation des Jeunes Enfants) inclut d'ailleurs cette pratique dans la liste des mesures disciplinaires nocives, au même titre que les punitions physiques, les critiques, les reproches et les humiliations.

    C’est une approche autoritaire que l’enfant vit réellement comme une punition psychologiquement violente: isolement, abandon, retrait d’amour et humiliation (humiliation particulièrement présente lorsque cette pratique est utilisée en présence d’autres enfants) peuvent, chez l’enfant, être à l’origine des sentiments suivants: “l’insécurité, l’anxiété, la confusion, la colère, le ressentiment et la baisse d’estime de soi”. (A. Solter) ...

    Je vous invite à lire cet article d'Aletha Solter sur le sujet: http://www.awareparenting.com/timeoutfrench.htm

    Et, voici les références d'un excellent livre: Alfie Kohn, “Aimer nos enfants inconditionnellement” Editions: l’instant présent

    Bien cordialement,
    Delphine.

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