26 décembre 2010

Coups de coeur de Noël


Ils ont été bien gâtés nos loulous !

Jugez plutôt :

Pour EMMA (3 ans)


- Ensemble maison de poupée en carton Green Lullaby, mobilier en bois et famille métisse de chez Plan Toys :


- Maison écologique à construire Nature & Découvertes :


- Puzzle cercles 1 - 1/4 de chez Montessori Express :


- Léon le caméléon cherche sa couleur chez Auzou :


- Le grand livre d'activités chez Gallimard Jeunesse :



Pour ALEXANDRE (15 mois)


- Porteur Wheely Bug :


- Bilibo :


- Anneaux sur tige horizontale de chez Montessori Express :


- Mes animaux du froid à toucher chez Milan Jeunesse :


- Au galop ! chez Play Bac :


MERCI pour eux !

25 décembre 2010

Généalogie


En cette période où nos familles sont très présentes à nos côtés, je trouvais intéressant de proposer à Emma un moyen de visualiser notre "schéma familial" dans son ensemble, de reposer un peu de vocabulaire et de préciser certains liens ("tonton Romain est ton oncle et le petit frère de maman", "tata Virginie est ta tante et la grande soeur de papa"...).
C'était aussi l'occasion de lui réexpliquer la particularité de notre famille : le remariage de mon papa suite à son veuvage.

Je lui ai donc fabriqué un petit support sur le principe d'un arbre généalogique, avec la même idée d'ascendance.
Il est très basique : un système de ronds où placer des photos et de traits qui figurent le lien de parenté entre les membres de la famille.

Bien que simplifié au maximum, je m'imaginais que cet exercice, tout de même très abstrait malgré le code couleur, serait difficile pour elle.
J'ai donc en réalité fabriqué deux supports :
- le premier avec seulement Emma, Alexandre, les parents et grands-parents
- le second avec les mêmes personnes + les oncles, tante et cousin(e)s



En réalité, elle m'a épatée par sa rapidité à comprendre l'ensemble du schéma et à le reproduire seule.
Et elle était ensuite heureuse comme tout de vérifier son travail à l'aide des gommettes de couleur !

24 décembre 2010

Joyeux Noël à tous !


A suivre : zoom sur les cadeaux des enfants...

21 décembre 2010

Frère et soeur

Etre frère et soeur, c'est :

des découvertes

de la douceur

de la fierté

des taquineries

de la joie

des bonheurs simples

des inversions de rôle

des séances de consolation

de l'admiration

de la complicité

des bains de mousse partagés

du coaching


Etre frère et soeur c'est tout cela, et puis : de la jalousie, de la frustration, des cris, quelques coups aussi...

Depuis la naissance d'Alexandre, les rapports entre nos enfants évoluent rapidement, s'enrichissent et se complexifient.
Leurs personnalités se dessinent aussi à travers leur relation.

Emma a semblé très bien accepter l'arrivée de son petit frère, lui témoignant d'emblée beaucoup de tendresse, souhaitant s'occuper de lui...

Mais, au bout de trois mois environ, a débuté une phase beaucoup plus délicate pour elle, entre crises de jalousie aiguë et petites régressions. Elle donnait l'impression de réaliser que ce bébé était bel et bien là, et qu'il allait rester...
Cette souffrance se manifestait surtout par un très fort besoin d'exclusivité.
Nous avons essayé de l'aider à dépasser ces sentiments douloureux, en entendant sa demande et en y répondant du mieux possible. Les choses sont rentrées sans l'ordre progressivement, à mesure que les interactions entre les enfants devenaient plus nombreuses.

Aujourd'hui, chacun semble avoir trouvé sa place.
L'attachement mutuel entre Emma et Alexandre est manifeste, ils se manquent et se cherchent quand l'un des deux est absent.

Emma prend très à coeur son rôle de grande soeur, veut toujours être la première auprès d'Alexandre lorsqu'il se réveille, est sincèrement triste s'il a du chagrin, lui parle beaucoup, lui explique tout (avec patience !) et comprend très intuitivement ses besoins. En revanche, elle a toujours du mal à prêter et à ne pas arracher les objets des mains de son frère...
Alexandre pose sur sa soeur des yeux admiratifs, l'observe et tente de l'imiter en tout. Mais, beaucoup plus indépendant qu'elle déjà, il semble la trouver parfois bien encombrante avec ses propositions incessantes...
Nous observons tout cela avec bonheur, fierté et interrogation souvent... Nous devons nous aussi trouver notre place, entre neutralité et interventionnisme.

Etre frère et soeur, une chance et une peine... L'école de la vie.

15 décembre 2010

Sans punitions ni récompenses

Je trouve cette question des punitions et des récompenses plus complexe qu'il n'y parait. Car choisir d'éduquer un enfant sans bâton ni carotte implique de trouver des alternatives acceptables, en de multiples petites occasions du quotidien.

Dans son livre le concept du continuum, Jean Liedloff écrit qu'un enfant nait naturellement bon, sociable, serviable, et s'attend à être traité comme tel. Je trouve que c'est un bon postulat.
Changer le regard que nous posons sur nos enfants, sur leurs actes, est une étape décisive. Si nous pensons très sincèrement qu'ils sont profondément bons, si nous nous attendons à ce qu'ils agissent de manière appropriée (dans la mesure des moyens qui leur sont donnés), alors nous les traiterons avec amour et respect. Nous trouverons les clés pour les accompagner dans leur découverte du monde, de la vie en société et de ses règles.

Il existe de nombreuses formes de punitions, dont l'exclusion, la privation, l'humiliation... Toutes ces méthodes, auxquelles j'ajoute l'usage de récompenses, sont des moyens de manipuler l'enfant et de le formater, ce qui revient à bafouer sa nature profonde.
De nombreux parents les utilisent en toute bonne foi, dans le but avoué d'apprendre à leur enfant la bonne façon de se comporter dans une situation donnée, et de lui donner les armes pour savoir s'adapter (c'est-à-dire pour être accepté).
Certes, les enfants ont un besoin vital de limites claires et justes, et notre rôle de parent est de leur apprendre un certain nombre de règles de vie. Mais les punitions et les récompenses sont un piètre moyen d'y parvenir, les privant d'autant d'occasions de réfléchir par eux-mêmes et donc de bien intégrer ces limites et ces règles.

Pour ma part, j'aimerais beaucoup que mes enfants se sentent libres, qu'ils soient capables de faire des choix éclairés, en premier lieu pour eux-mêmes, et qu'ils aient confiance en leur propre jugement. Ce sont ces armes-là qui à mon sens les rendront forts face aux épreuves et aux défis qu'ils rencontreront dans leur vie.

Or les punitions (même accompagnées d'explications) n'apprennent que la peur, l'évitement, la honte et la soumission. Ces sentiments, ressentis par l'enfant puni ou humilié, ne laissent aucune place à un dépassement de soi positif et constructif.
Cet enfant, aux prises avec des émotions violentes et paralysantes, va (au mieux...) apprendre à se conformer à ce que l'on attend de lui, passivement, sans possibilité de prendre du recul ni de réfléchir.
De plus, si ces sentiments négatifs sont trop souvent ressentis par l'enfant, ils cristallisent chez lui une angoisse, une violence et une tendance à la soumission à vie.
Les récompenses pourraient sembler plus douces, en réalité elles ne sont qu'une forme assez similaire de manipulation, qui brouille l'enfant avec sa volonté intérieure et lui ôte la possibilité d'exercer son libre arbitre.
De plus, la promesse d'une récompense engendre la peur de l'échec, qui sera lui-même vécu comme une punition...

Un enfant souhaite avant tout comprendre le monde et y trouver sa place. S'il a un comportement inadapté, ce peut être parce qu'il manque d'informations (sur l'attitude à adopter dans une situation précise, la manière d'utiliser un objet...), ou que les informations dont il dispose ne sont pas adaptées à son niveau de compréhension. Il est de toute façon utile de conserver à l'esprit que la répétition est le propre de l'éducation... et que les explications seront intégrées d'autant mieux et plus rapidement qu'elles seront données avec bienveillance, patience et respect.
Très souvent aussi, un comportement inapproprié est la manifestation de besoins de base inassouvis (dont la faim, la soif, le sommeil, la tendresse et l'attention). Un bon moyen de prévention est donc de se montrer attentif à ces besoins, et de chercher à les combler dès qu'ils surviennent : fatiguant mais payant !
Emma, typiquement, peut faire de véritables crises de rage (d'aucuns diraient des "caprices") lorsqu'elle est affamée...

Un autre point important est de bien connaître le développement "normal" d'un enfant. Cela permet d'évaluer de façon juste ce qu'il est raisonnable et légitime d'attendre d'un enfant, en fonction de son âge notamment.
Ainsi, un bébé de 18 mois qui touche à tout dans la maison cherche simplement à satisfaire son besoin d'explorer. Si un objet de valeur vient à être cassé, ce n'est probablement pas l'enfant qu'il faudra blâmer...
Avant 3 ans, un enfant n'est guère capable de prêter ses affaires.
Avant 7 ans, il lui sera difficile de ranger sa chambre sans aide.
Etc.

Concrètement, quand je ne sais trop comment gérer une situation avec mes enfants, je me demande assez systématiquement ce que je ressentirais à leur place et de quelle façon j'aimerais être traitée, en tant qu'être humain naturellement bon et coopératif...
Je crois aussi beaucoup à l'intérêt de laisser l'enfant découvrir (puis assumer) la conséquence naturelle de ses actes et de ses erreurs, ce dans un cadre bienveillant. Cela lui offre une excellente opportunité de réfléchir et de trouver des solutions par lui-même.

Un petit enfant qui renverse malencontreusement son verre ressent probablement de la frustration, de la colère ou de la honte, et il attend sans doute de l'adulte qu'il manifeste de l'empathie et lui montre de quelle façon il peut réparer sa maladresse.
Les sentiments désagréables qui accompagnent son geste sont une "punition" suffisante, à laquelle il semble bien inutile d'ajouter l'humiliation.
Mais si le geste est intentionnel et répété, peut-être faudra-t-il interdire pour un temps à cet enfant l'usage de verres cassables...
Si l'un de mes enfants abîme ou casse quelque chose qui lui appartient, un jouet par exemple, je me dis que c'est surtout dommage pour lui et, dans l'hypothèse où le geste était délibéré, je me garde bien d'en racheter un semblable.

Un enfant qui tape ou qui mord ressent probablement de la colère, ou bien il tente d'exprimer le fait que l'un de ses besoins n'est pas comblé.
Lorsque cela arrive chez nous, je m'éloigne avec la victime et la console. J'estime que la privation d'attention à ce moment-là est pour l'agresseur une "leçon" suffisante.
De la même façon, si je suis la victime, je n'ai, naturellement et momentanément, plus envie de m'occuper de celui ou de celle qui m'a tapée.
Dans un second temps, lorsque tout le monde est calmé, je rappelle la règle avec fermeté : "Si tu es en colère ou si tu as un problème, tu dois le dire avec des mots. Ta petite main n'est pas faite pour frapper, tu dois la retenir."
Catherine Dumonteil-Kremer raconte que lorsque l'une de ses filles (alors très jeune) mordait beaucoup, elle la "filait au train" pour l'empêcher de passer à l'acte : prévenir plutôt que sévir...

Il y aurait bien sûr une infinité d'exemples, et sans doute autant de solutions.

L'approche montessorienne exclut tout usage des punitions et des récompenses.
Dans une classe Montessori, tout est pensé pour que l'enfant parvienne à une auto-discipline, pour qu'il "se normalise" : l'environnement est préparé pour qu'il y trouve de quoi satisfaire son besoin intérieur, les règles sont simples et les mêmes pour tout le monde (ranger son activité avant d'en prendre une autre, se déplacer dans un but précis, ne pas déranger les autres enfants ni la maîtresse, chuchoter...), et bien sûr absence totale de système de notation.

Pour finir, quelques suggestions de lectures :


Jan Hunt traite de cette question dans son excellent livre La véritable nature de l'enfant - Choisir l'amour pour guide, avec notamment un article intitulé "Dix alternatives aux punitions".


Jean-Philippe Faure est formateur en Communication Non Violente. Son livre Eduquer sans punitions ni récompenses propose une approche globale de l'éducation, et plus particulièrement de l'enseignement, qui permet de sortir du schéma punitions-récompenses.


Et toujours "Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants" de Faber & Mazlish, qui consacre un chapitre entier à cette question : "Remplacer les punitions".

Je rajoute deux propositions d'Agnès (Cf. commentaires) :


-
Eduquer sans punir de Thomas Gordon : "très éclairant sur les différents effets des punitions et récompenses, mais aussi des compliments et critiques"


-
Sanctionner sans punir - Dire les règles pour vivre ensemble d'Elisabeth Maheu : "un livre un peu rébarbatif mais très riche, qui explore ce thème de façon très approfondie. Il pose la définition de punition, en la distinguant bien des conséquences négatives des actes, ou de la nécessité de poser une limite. Et les exemples ne cherchent pas la facilité, en parlant du quotidien difficile dans les collèges ou avec des ados. Et c'est un livre facile à prêter, car il n'est pas "angélique", dans le sens où il ne part pas du principe que les enfants sont bons, mais s'appuie sur les conséquences négatives des punitions et recherche comment les éviter."

13 décembre 2010

Atelier peinture

Emma aime beaucoup peindre, peut-être plus encore que dessiner ou modeler.

Depuis quelques mois, elle peint essentiellement sur support vertical. Notre installation est très basique : un grand tableau sur lequel je fixe une feuille de papier, de la peinture (que j'achète en gros bidons), des pots de verre (avec couvercles, ce qui permet de réutiliser la peinture d'une fois sur l'autre), et de "vrais" pinceaux.



Grâce à la position debout, elle est dans le mouvement, investit l'espace, s'avance ou se recule, prend un pinceau dans chaque main et expérimente la symétrie (ou pas !).
Elle exprime une énergie qui vient de tout son corps.








Le choix et le nombre des couleurs mises à sa disposition suivent naturellement son apprentissage, toujours dans la progression.

Au départ, je ne lui proposais qu'une seule couleur à la fois (rouge, bleu ou jaune) et un peu d'eau, ce qui ouvrait déjà le champ à pas mal de découvertes.


Puis elle a pu expérimenter, longuement et librement, le mélange de deux couleurs primaires, découvrant ainsi le vert, l'orange et le violet.

A présent qu'elle connait parfaitement ces six couleurs, elle les utilise ensemble et les possibles se multiplient.

La prochaine étape sera l'introduction du blanc, du noir et du gris, qui accompagnera idéalement sa découverte des nuances avec notamment la troisième boîte des couleurs.

En Montessori, voici l'ordre dans lequel sont disposés les pots de peinture : blanc, rouge, bleu, jaune, orange, vert, gris, violet, noir.

Ces séances peuvent durer longtemps, il y a tant à explorer... et toujours sans tablier !

10 décembre 2010

Introduction à la pédagogie Montessori

Je restitue ici le contenu de la présentation que j'ai faite il y a quelques jours au sein d'une halte-garderie, devant des éducatrices, des stagiaires et des parents.
Cela permettra aux personnes qui étaient présentes d'en conserver une trace (je ne peux la diffuser largement en l'état, car certaines photos, non libres de droit, m'ont été seulement prêtées pour l'occasion).


MARIA MONTESSORI (1870 - 1952)



Maria Montessori est issue d’une famille bourgeoise très catholique.
Elle brave l’interdit de son père, qui la destinait à l’enseignement, pour devenir à vingt-six ans la première femme médecin psychiatre d’Italie.

Sa vie durant, elle est une travailleuse acharnée, obtenant des diplômes de philosophie, psychologie, anthropologie, sciences naturelles…

Nommée assistante à la clinique psychiatrique de l’université de Rome, elle commence par s’intéresser aux plus défavorisés des malades, les enfants dits arriérés qui sont alors voués à l’asile ou à l’hospice, et obtient des résultats jugés miraculeux.
Elle les observe et soutient que la déficience mentale relève plus de la pédagogie que d’un traitement médical.

Cette expérience auprès d’enfants déficients éveille son intérêt pour le développement des enfants en bonne santé.

Elle est très fortement inspirée par les travaux des médecins français Jean Itard et Édouard Séguin, qu’elle traduit et recopie de sa main, et donc elle s’inspirera pour sa pédagogie scientifique.

En 1907, elle accepte de prendre en charge les enfants du quartier très pauvre de San Lorenzo (à Rome) et crée la première "Maison des Enfants". Elle élabore du matériel et, là encore, obtient des résultats stupéfiants avec ces petits jusqu’ici abandonnés à eux-mêmes.
Son travail est mondialement reconnu et elle obtient le soutien de tous les grands esprits de l’époque.

En 1934, elle fuit l’Italie fasciste de Mussolini, qui condamne les principes montessoriens et fait fermer toutes les écoles Montessori.
Durant la seconde guerre mondiale, elle se réfugie en Inde avec son fils unique, Mario.

Dans la dernière partie de sa vie, elle se passionne pour les bébés et leur développement.

Avec une cinquantaine d’écoles, la France est le "parent pauvre" de la pédagogie Montessori.
Mais à l’échelle de la planète, l’éducation Montessori reste la pédagogie active la plus vivante.


LES FONDEMENTS DE LA METHODE

Les grands principes montessoriens



L’enfant n’est pas un adulte en miniature. 50 ans avant Françoise Dolto, Maria Montessori soutient que l’enfant est une personne, avec des besoins spécifiques et une vie psychique dès la naissance.

L’enfant porte en lui les germes de son propre développement. Il a une tendance innée à se développer selon sa propre nature, poussé par les forces de sa croissance. Il ne sert donc à rien de vouloir le cadrer ou le formater.
Un enfant laissé libre, dans un environnement sécurisant, trouve naturellement du plaisir à se dépasser.

Lorsqu’on a compris cela, il devient évident que le rythme d’acquisition, propre à chaque enfant, doit être respecté. Dans une classe Montessori, l’enseignement est individualisé et adapté à chaque enfant.

L’enfant doit être libre de choisir son activité et de la répéter autant qu’il le souhaite, car c’est ainsi qu’il dépasse les difficultés et corrige ses propres erreurs.
A ce propos, l’objectif n’est jamais que l’activité soit parfaitement exécutée. Le résultat importe finalement peu, ce qui compte vraiment c’est tout ce que l’enfant construit pour lui-même pendant son activité.
C’est la raison pour laquelle il ne faut jamais interrompre un enfant qui travaille car sa concentration est précieuse et doit être respectée.

Tout doit être pensé (l’environnement, l’attitude de l’éducateur...) pour que l’enfant soit, autant que possible, autonome dans ses activités. C’est le fameux "aide-moi à faire seul".

Selon Maria Montessori, les toutes premières années de la vie constituent la période la plus importante pour la construction de l’homme.

L’enfant, surtout avant 3 ans, possède un esprit absorbant, c'est-à-dire une formidable capacité d’absorber tout ce qui l’entoure, et de s’en imprégner pour comprendre son environnement et s’y adapter.

L’intelligence de l’enfant se construit par l’exploration de ses sens et le travail de sa main. C’est quelque chose que Maria Montessori a observé, et qui est à la base de la conception de toute sa méthode et de son matériel pédagogique.

Certaines périodes, dites sensibles, sont particulièrement propices à certains apprentissages (il y a par exemple la période sensible de l’ordre, du mouvement, du langage, du développement social, du raffinement sensoriel, ou celle des petits objets).
L'enfant doit trouver autour de lui la matière pour exercer cette sensibilité particulière, à ce moment particulier. Dans ce cas, l’apprentissage se fait facilement et en profondeur.
Ces périodes sont transitoires, il est donc primordial que l’environnement offre au bon moment à l’enfant les moyens de se développer.


La place et le rôle de l'adulte



L’éducateur Montessori est un observateur bienveillant.
L’observation est la clé de voûte de cette pédagogie. C’est en observant sans cesse les enfants que Maria Montessori a forgé toute sa théorie et mis au point son matériel. Elle se définissait d’ailleurs elle-même plus comme un chercheur que comme un pédagogue.
L’adulte doit donc renoncer aux idées toutes faites et apprendre à observer avec patience, confiance, et humilité.

Grâce à cette observation fine des stades de développement et des périodes sensibles de chaque enfant, l’éducateur fait des présentations de matériel individuelles et ciblées.

La période sensible de l’ordre est extrêmement forte chez le jeune enfant, surtout entre 0 et 2 ans. Notre rôle d’adulte est de respecter ce besoin, en offrant à l’enfant beaucoup d’ordre dans son environnement et de constance dans sa vie en général. C’est cela qui lui permet de construire son monde intérieur, une stabilité et une grande confiance en lui qui le serviront toute sa vie.

L’adulte encourage l’enfant dans son désir de faire et refaire par lui-même. Son travail consiste à accompagner l’enfant mais pas à faire à sa place. Maria Montessori disait : "Toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant".
Pour cela, il faut se mettre à l’écoute de l’enfant et accueillir ses initiatives avec respect et bienveillance.

De manière générale, lorsque nous montrons à un enfant une manière de procéder, il convient de le faire le plus lentement possible, en se mettant à son niveau et en décortiquant bien chaque geste.

Les punitions et les paroles humiliantes sont à bannir, bien sûr, mais également les récompenses et les félicitations trop appuyées. L’enfant devrait travailler uniquement pour lui-même et pour la satisfaction de son besoin intérieur. S’il cherche l’approbation dans le regard de l’adulte, il est en quelque sorte brouillé avec sa propre volonté.
Cela n’empêche pas de rester spontané, mais les bravos à outrance n’aident pas un enfant. Mieux vaut décrire simplement ce que l’on voit : "Tu as versé l’eau sans en mettre une goutte à côté" ou, simplement, ne rien dire et observer.

La juste place de l’éducateur se situe quelque part entre le retrait et la disponibilité.
L’adulte peut être moteur parfois, avoir une force de proposition, mais surtout ne jamais imposer une activité.


L'ambiance ou "environnement préparé"


L’ambiance Montessori (autrement appelé "environnement préparé") est un lieu clair, vaste et harmonieux, pensé "à échelle d’enfant".
Pour que les enfants soient parfaitement autonomes, le mobilier comporte de petites tables et chaises, et des étagères ouvertes et accessibles où se trouve le matériel.
La composante esthétique, pour l’environnement en général et pour le matériel, est très importante en Montessori car l’enfant, avec un certain sens inné, est attiré par le Beau.

La classe montessorienne est constituée d’un groupe d’enfants d’âges différents (3-6 ans, 6-9 ans ou 9-12 ans). Les plus petits ressentent une émulation positive au contact des plus grands, qu’ils observent, et les plus grands se sentent valorisés car ils sont une référence et un modèle pour les plus petits.
Il n’y a pas de système de notation, donc pas de comparaison malsaine entre les enfants.

L’enfant apprend par le mouvement, il est donc libre de se déplacer pour choisir une activité parmi celles qui lui ont déjà été présentées.
Il travaille sur une table ou au sol, sur un tapis qu’il roule et déroule lui-même.
Lorsqu’il a terminé, il range son activité avant d’en prendre une autre.

La liberté n’est pas l’anarchie : les enfants se déplacent dans un but précis, ils sont libres d’observer leurs camarades mais ne doivent pas les déranger, ce qui impose un certain contrôle du geste et de la voix.
Les enfants ne doivent pas interrompre la maîtresse si elle est en train de faire une présentation, ils attirent son attention en tapant sur son épaule et s’adressent à elle en chuchotant.

Les enfants eux-mêmes prennent soin de l’ambiance. Ils disposent pour cela d’outils adaptés, à leur taille.

A voir : Photos d'une ambiance Montessori au Japon


Le matériel Montessori


Suite à ses observations sur les différents stades de développement, Maria Montessori a conçu et mis au point tout un matériel parfaitement adapté aux besoins de chaque enfant.
Il existe un matériel adapté pour chaque stade de développement et qui, de plus, prépare de manière directe ou indirecte le ou les stades de développement suivants. La pédagogie de Maria Montessori est dite scientifique car elle est d’une extrême rigueur et précision.

Dans la classe Montessori, chaque matériel se trouve en exemplaire unique, ce qui permet d’éviter la compétition inutile entre les enfants et favorise l’entraide, la solidarité et la tolérance.

Le matériel Montessori a été étudié pour stimuler l’activité de tous les sens et favoriser le travail de la main. Car Maria Montessori a observé que c’est par le travail de ses sens et de sa main que l’enfant nourrit son intelligence en profondeur.

Le matériel développe les capacités intellectuelles en partant toujours du concret pour aller vers l’abstrait, et du simple au complexe.
La difficulté des activités proposées augmente progressivement, ceci afin de permettre à l’enfant de bien consolider chaque étape et de ne pas être mis en échec.

Le matériel et les activités Montessori répondent toujours à deux autres principes fondamentaux :

- Tout d’abord, chaque difficulté est isolée, pour ne pas disperser l’attention de l’enfant et lui permettre d’accéder à la concentration. Avec, là encore, toujours la même idée de progression.

Exemple :

L’un des premiers matériels de Vie Sensorielle à être présenté est la tour rose. Il s’agit de 10 cubes dont les proportions varient selon les 3 dimensions (largeur, longueur et hauteur).



Lorsque l’enfant maîtrise bien la tour rose, c’est ensuite l’escalier marron qui lui est présenté. Les proportions des éléments ne varient plus que selon 2 dimensions (largeur et hauteur), les longueurs sont identiques.



Enfin, viennent les barres rouges dont seules les longueurs varient.



Dans chacun de ces trois exemples, la couleur parfaitement uniforme et unique du matériel (par exemple, tous les cubes de la tour sont roses) permet de concentrer l’attention uniquement sur les différences de dimension des éléments.


- Deuxième chose fondamentale : chaque matériel comporte un contrôle de l’erreur qui permet à l’enfant d’être émancipé du jugement de l’adulte. Il apprend ainsi à travailler pour lui-même et à s’auto-évaluer. L’auto-contrôle de l’erreur, et l’absence de notes, permettent la construction d’une bonne estime de soi.

Exemples :


Dans l'activité du versé d'eau, l’enfant peut renverser de l’eau (une éponge à disposition sur le plateau lui permet de réparer seul), ou le pichet peut tomber et se casser (importance de l'utilisation de matériel cassable).



Dans l'activité de tri de pompons colorés, si l'enfant met des pompons de couleurs différentes dans une même case, il s'en apercevra visuellement (s'il est parvenu à un stade d'acquisition suffisant), ou bien une case restera vide à la fin de l'activité par exemple (importance du fait que le nombre de couleurs soit strictement égal au nombre de cases).
Il est important de comprendre que ce n'est pas à l'adulte de signifier son erreur à l'enfant.


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Au commencement


A la maison, on peut installer un petit matelas à même le sol, un miroir horizontal où le bébé pourra observer son reflet, et un crochet au plafond qui servira à suspendre des mobiles, puis des objets, dans le champ de vision de l'enfant.

A voir :
Photos d'une crèche Nido
Photos de mobiles sur le blog "Le journal de Liv et Emy"

L'éveil sensoriel

(Cliquez sur les images pour les agrandir)


Le travail de la main



La précision du geste



La Vie pratique







La Vie sensorielle




A la maison



Pour aller plus loin