31 mars 2011

Tablettes rugueuses

Moi qui m'étais promis de ne pas (trop) abandonner le blog, il est clair qu'il passe en ce moment après tout le reste... Cela m'attriste d'autant plus que j'ai beaucoup de choses à raconter et à vous montrer !

Bon... Un petit billet aujourd'hui sur une fabrication récente, celle des tablettes rugueuses. Il s'agit d'un matériel qui vise à raffiner le sens du toucher.
Celui que j'ai fabriqué comporte 5 paires de tablettes de rugosités différentes (du papier de verre collé sur des planchettes de bois très léger).


La particularité de ce matériel est que l'auto-correction doit être visible. J'ai donc peint des bandes de couleurs différentes (une couleur par paire) au bas de chaque tablette.
L'enfant est invité à travailler les yeux fermés (ou avec un bandeau, ou en regardant au plafond).

Avant de toucher les tablettes (toujours avec les deux mains, successivement), l'enfant se lave les mains ou trempe ses doigts dans un bol d'eau tiède pour les sensibiliser.

Ce matériel permet deux types de travail :

Mise en paires

Mise en nuances

Comme me l'a très judicieusement fait remarquer Libellule au sujet des boîtes à bruits, ce matériel est normalement constitué de 6 paires. J'avoue parer au plus pressé ces temps-ci, et donc faire avec ce que j'ai sous la main... Que les puristes me pardonnent. ;-)

19 mars 2011

Une histoire de coeur

Mon Emma hier : "Maman, je voudrais qu'on ait un bébé. Il faut que papa mette des petites billes dans ton coeur."

Euh... Oui mon ange, il va falloir reprendre 2-3 explications je crois.

A part ça ;-) , je pars quelques jours en immersion (!) chez Libellule pour que nous commençions à travailler ensemble avec les enfants, car le temps file !
D'ailleurs, si vous avez envie de suivre l'actualité et l'avancement du projet de création de l'Ecole Montessori d'Angers (E.M.A.), vous pouvez visiter ce blog.

Je vous souhaite à tous un bon début de semaine !

18 mars 2011

A la loupe

Pour le plaisir d'utiliser une loupe, un petit jeu inventé pour ma puce :



Il s'agit de mettre en paires des papillons identiques dont l'un doit être grossi à la loupe pour être identifiable.


J'ai simplement créé les papillons sur un site de coloriage en ligne. Des gommettes de couleur au recto des cartes font office d'auto-correction.

Me doutant qu'Emma serait emballée par la découverte de la loupe, je lui ai montré cette activité en fin de séance de travail. Bien m'en a pris, car elle a voulu sortir au jardin et la tester sans attendre.


Joie de découvrir de plus près les premières fleurs minuscules !

Ce jeu est téléchargeable ici.

17 mars 2011

Boîtes à bruits

J'ai terminé la fabrication de nos boîtes à bruits, matériel sensoriel qui permet d'affiner l'écoute et de travailler la concentration.

Pour les réaliser, j'ai utilisé des boîtes de pellicules photo vides (les magasins de développement photo en ont généralement tout un stock destiné à être jeté, n'hésitez pas !), et de la toile adhésive bleue et rouge :


Il y a deux séries de 5 boîtes, chacune étant rangée dans une boîte en carton recouverte de toile adhésive bleue ou rouge.


Dans chaque série, il y a une boîte remplie de :
- grosses pâtes
- petites pâtes
- lentilles
- semoule
- farine

Deux choses essentielles :
- Pour la mise en paires : le bruit produit par la boîte remplie de grosses pâtes de la série bleue (par exemple) est strictement identique à celui produit par son homologue de la série rouge.
- Pour la mise en nuances : au sein d'une même série, les bruits peuvent être classés du plus fort au plus faible.

Il faut donc compter ou peser les éléments, et surtout réaliser nous-mêmes les deux exercices en conditions réelles, pour vérification, avant de les proposer à l'enfant.

Pour le moment, j'ai fait à Emma la présentation de la mise en paires.


En voici les grandes lignes :

- Prendre au sein de la série bleue la boîte dont le bruit est le plus fort et la faire "sonner" à nos deux oreilles, sans changer de main, en la secouant verticalement
- Demander à l'enfant de faire de même
- Prendre au sein de la série bleue la boîte dont le bruit est le plus faible et procéder de la même façon
- Demander à l'enfant s'il entend le même bruit lorsqu'il secoue les deux boîtes (si tout va bien, il nous répond "non"...)
- Reprendre la boîte bleue dont le bruit est le plus fort et demander à l'enfant de chercher dans la série rouge la boîte produisant le même son ; lorsqu'il pense avoir trouvé, lui montrer comment les mettre l'une à côté de l'autre en haut de la table ou du tapis
- Reprendre la boîte bleue dont le bruit est le plus faible et procéder de la même façon
- Demander à l'enfant de terminer la mise en paires

Emma n'a pas trop accroché avec cet exercice, mais il faut dire que son ouïe est partiellement diminuée par une otite séreuse. Elle a d'ailleurs fait plusieurs erreurs (confusion grosses pâtes/petites pâtes et petites pâtes/lentilles), que je n'ai pas pointées du doigt bien sûr.
Je verrai si elle reprend spontanément ce matériel d'ici les prochains jours...

15 mars 2011

Marche, vole ou nage ?

Nous collectionnons les figurines animales de la marque Schleich depuis longtemps. Du coup, à raison de 2-3 figurines par-ci
par-là, notre collection commence à être vraiment chouette !
Ce que j'aime chez elles : leur qualité irréprochable, et leur hyperréalisme.
Ce que j'aime moins : leur prix, et le fait que l'échelle ne soit pas vraiment respectée entre animaux (notre éléphant est plus petit que notre taureau, par exemple...), sauf au sein d'une même famille.

Tout ça pour dire que nous les utilisons beaucoup, notamment pour des activités d'association avec les cartes :



J'ai proposé hier à Emma une activité toute simple et très parlante pour illustrer le mode de déplacement des animaux.
Nous avons montré et nommé, pour chaque figurine animale, ses pattes, ses ailes ou ses nageoires, puis nous lui avons choisi le milieu le plus adapté parmi ceux que nous avions préparés.

Petit résumé en images :


Préparation d'un ciel...

puis d'un océan (!)
... auxquels s'ajoute un plateau avec de la terre









Emma a beaucoup aimé, surtout la plongée des gros animaux marins comme la baleine à bosse ou l'orque. A la fin, comme il n'y avait plus d'"animaux qui nagent", elle m'a demandé si le hérisson pouvait aller dans l'eau...
- "Qu'est-ce que tu en penses ?"
- "Je pense que tant pis, il va se noyer !"

Ce fut en tout cas l'occasion de nous poser de vraies bonnes questions :
- Est-ce que la poule peut voler ?
- Est-ce que le pingouin peut nager ? voler ?
...

Pour cette activité, si vous avez pas mal de figurines, prévoyez une bonne heure (avec la préparation, l'activité proprement dite, le rangement et le nettoyage).

Et pour finir, un petit clin d'oeil à Nine du blog Apprendre à la maison qui a eu sensiblement la même idée : ;-)

14 mars 2011

Notre nouvelle organisation

Pour ces quelques mois d'I.E.F., j'ai envie d'une organisation hebdomadaire à la fois plutôt structurée, pour que chacun trouve ses repères, et suffisamment souple, pour laisser de la place à nos coups de tête de dernière minute...

Voici ce que j'ai imaginé et qui pour l'instant - avec un tout petit peu de recul - a l'air de fonctionner :

Les lundi et vendredi matin, Alexandre va à la garderie. J'ai la chance d'être dans une relation de totale confiance avec l'équipe d'éducatrices (Aurore ;-) ) et mon loulou semble heureux là-bas.
Ce sont les matinées où je travaille le plus avec Emma, celles où je lui fais de nouvelles présentations de matériel notamment.
Ce sont aussi nos plages de travail les plus longues (2 heures). Pour le moment, ma puce a du mal à rester concentrée durant tout ce temps, mais elle est très enthousiaste ! J'ai bien conscience aussi qu'elle a besoin d'un peu de temps pour s'adapter à cette situation nouvelle.
Les après-midis sont libres, nous naviguons au gré de nos envies et passons beaucoup de temps à l'extérieur.

Le mardi matin, après les temps du petit déjeuner et de l'habillage, nous sommes tous les trois dans la salle d'activités, que j'ai en partie réaménagée pour permettre d'y accueillir Alexandre.
Le travail est forcément un peu moins intensif, nous faisons plus de lectures, d'écoutes de disques, et quelques activités communes.
L'après-midi, pendant la sieste d'Alexandre, je propose à Emma une petite séance de travail supplémentaire. Ce n'est pas le créneau idéal car elle est toujours un peu fatiguée, mais il reste la peinture et d'autres activités moins "impliquantes".

Le mercredi est encore partiellement à l'étude. Il y aura toujours, je l'espère, une séance de travail le matin, mais ce sera surtout la journée des invitations de copains/copines.
J'étudie aussi la possibilité qu'Emma aille quelques heures l'après-midi au centre de loisirs. Je pense que ce serait bon pour elle, et cela me dégagerait du temps seule avec Alexandre.

Le jeudi matin, Emma et Alexandre sont tous deux à la garderie, c'est ma demi-journée pour moi !
L'après-midi, comme le mardi, nous calons une petite séance de travail.

Et le week-end, le papa assure comme avant !

Premier vrai bilan d'ici quelques semaines...

9 mars 2011

Présenter une activité

Voici les étapes et les points importants à garder en tête lorsque nous présentons un matériel ou une activité à un enfant. Il s'agit de l'approche montessorienne mais elle est bien sûr applicable, au moins en partie, à tous les gestes de la vie quotidienne que nous souhaitons lui montrer.

Tout d'abord, il y a deux questions à nous poser :

- Est-ce le bon moment pour l'enfant ? S'il est fatigué, énervé, s'il a faim ou soif, son attention sera courte et de mauvaise qualité. Or une présentation ne se fait en théorie qu'une seule fois...
Ce matériel correspond-il à son intérêt / son stade de développement / sa période sensible du moment ? Comme toujours, l'observation est la clé.

- Est-ce le bon moment pour moi ? Les présentations se font avec très peu de mots mais avec le sourire, de l'entrain et du plaisir. Travailler, c'est chouette et gai !

Avant la présentation :

Nous allons chercher l'enfant en lui disant que nous avons un nouveau (ou joli, ou beau) travail à lui montrer. Il nous accompagne à l'endroit où le matériel est rangé (autant que possible, ce sera sa place définitive), puis à celui où nous lui ferons la présentation.
A ce propos, il est vraiment intéressant que les présentations aient lieu toujours au même endroit, sur un support lui aussi invariable : un tapis, toujours le même, ou une table sur laquelle nous disposons un linge spécial, réservé à ces occasions.
Cela permet de ritualiser ces moments et d'obtenir ainsi plus rapidement la concentration de l'enfant.

Nous plaçons l'enfant à notre gauche si nous sommes droitier(ère), à notre droite si nous sommes gaucher(ère).
En Montessori, le travail des deux mains est important et systématique, car l'objectif est le développement harmonieux du corps, indépendamment de la latéralisation.
Cependant, ainsi placé, l'enfant voit mieux les gestes effectués par notre main dominante.

Pendant la présentation :

Evidemment, chaque matériel et donc chaque présentation est unique, mais voici quelques points-clés.

L'enfant absorbe nos gestes dans son inconscient. Ce qui signifie que chacun d'entre eux doit être mesuré, lent, précis. La somme de nos mouvements constitue la façon minimale et suffisante d'effectuer l'activité.

Les mots ne se substituent jamais aux gestes. La parole est inutile et parasite l'attention de l'enfant, le silence est bien supérieur. Encore une fois, ce sont nos gestes que l'enfant absorbe.

Nous recherchons toujours la fluidité dans le mouvement. Nous sommes donc amenés à utiliser alternativement nos deux mains, en respectant la simplicité et la logique du geste (amener un objet de la gauche vers la droite avec la main gauche, par exemple).

Nos mains ne travaillent jamais ensemble, et ne se croisent pas, sauf nécessité (pour effectuer un noeud ou croiser des liens par exemple).
La main qui ne travaille pas est immobile, posée sur la table ou sur nos genoux.

Par défaut (si nous avons le choix), nous effectuons nos mouvements de la gauche vers la droite et du haut vers le bas, sens de l'écriture et de la lecture en langue française. L'enfant absorbe cela inconsciemment, prend l'habitude de travailler ainsi, se préparant indirectement pour ses futurs apprentissages.
Pour la même raison, les petits éléments (graines, boutons de préhension des cylindres, etc.) sont attrapés avec la pince P.I.M. (Pouce Index Majeur), celle qui tient le crayon.
Les mouvements circulaires sont effectués dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (celui du "a" et du "o" en écriture cursive).

Au cours de la présentation, lors d'une étape-clé, nous pouvons faire remarquer à l'enfant (de façon naturelle et "spontanée") : "c'est beau, hein ?!"

Lorsque notre présentation est terminée, nous passons le matériel à l'enfant en lui disant : "à toi".
Notons que, pendant la phase où l'adulte travaille, le matériel est disposé devant lui, SAUF si l'aide de l'enfant est requise à un moment ou à un autre (il est alors placé d'emblée devant l'enfant).
A ce stade, l'enfant va essayer à son tour. Nous ne le laissons pas "se perdre" face aux éventuelles difficultés qu'il rencontre. Il s'entraînera lors de son temps de travail personnel. D'ailleurs nous le lui disons : "tu t'entraîneras."
Le temps de présentation est bien particulier, et limité.

Une autre règle générale est que chacun range ce qu'il a "dérangé". Il est toutefois possible d'aider l'enfant à l'issue de son temps de travail actif, car le matériel doit retourner à l'étagère.

Après la présentation :

Nous demandons à l'enfant de nous accompagner jusqu'à l'endroit où est rangée l'activité, et nous lui rappelons qu'il pourra la reprendre quand il le souhaite.

Si l'enfant "décroche" pendant la présentation :

A priori, il y a deux causes possibles.

- Ce n'était pas le bon moment pour lui, Cf. le premier point de ce billet.
Dans ce cas, nous n'avons d'autre choix que d'ajourner la présentation, en lui expliquant que nous nous sommes trompés. Le matériel est placé hors de sa portée (sauf bien sûr s'il sert à d'autres) car il ne peut l'utiliser tant qu'il n'en a pas eu la présentation complète.
Nous la referons quelque temps plus tard, dans son intégralité.

- La présentation est trop longue.
Nous pouvons alors choisir de la réaliser par étapes, en gardant à l'esprit que cela doit rester exceptionnel. La pédagogie Montessori, prenant en considération les capacités de l'enfant, prévoit que les temps de présentation du matériel s'allongent progressivement. A partir d'un certain âge, ou degré de normalisation, nous pouvons attendre de l'enfant une attention de qualité, même sur des présentations un peu longues.

Travaillez bien ! ;-)

3 mars 2011

Familles d'animaux

Pour ma puce qui adore les activités avec un feutre effaçable, j'ai fabriqué un grand poster plastifié sur le thème des familles d'animaux. J'ai utilisé pour cela les photos des figurines de la marque Schleich.

L'objectif est de relier entre eux les animaux de la même famille, ce qui nous permet de reprendre et de préciser du vocabulaire : mâle/femelle, ainsi que le nom de tous les animaux.



Il y a 12 familles :

- Chat / chatte / chaton
- Taureau / vache / veau
- Bouc / chèvre / chevreau
- Bélier / brebis / agneau
- Coq / poule / poussin
- Verrat / truie / porcelet
- Canard / cane / caneton
- Etalon / jument / poulain
- Jars / oie / oison
- Chien / chienne / chiot
- Lion / lionne / lionceau
- Cerf / biche / faon

Le fichier pour réaliser ce support est téléchargeable ICI.
Afin que les traits ne se croisent pas trop et que l'ensemble reste lisible, je vous conseille de l'assembler comme suit :


(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)


Je pense fabriquer d'autres posters sur des thèmes divers, car cela rend les apprentissages vraiment ludiques !