24 février 2011

A l'eau et au savon

Emma se prend de passion pour le nettoyage depuis que je lui ai fait la présentation de "laver la table" dans les règles de l'Art :

1. Passer l'éponge humide sur toute la surface, verticalement, du haut vers le bas
2. Passer le savon mouillé sur toute la surface, verticalement, du haut vers le bas
3. Brosser par mouvements circulaires, de la gauche vers la droite, du haut vers le bas
4. Rincer avec l'éponge, verticalement, du haut vers le bas
5. Essuyer avec un torchon, verticalement, du haut vers le bas

Aujourd'hui, elle a passé près d'une heure à briquer son set de travail (celui qui lui sert à modeler) et ses ustensiles :




Le choix du savon (et non du flacon-pompe par exemple) n'est pas anodin. L'enfant fait ainsi tout un tas d'expériences :
- trop mouillé, le savon glisse entre les doigts
- abandonné dans l'eau, il fond
- trop abondant, il devient impossible à rincer
- etc.

A la fin, elle était rayonnante, fière d'avoir elle-même pris soin de son matériel : "et en plus, ils sentent trop bons le savon !".

Aparté qui n'a rien à voir...
Je me donne deux grosses semaines pour organiser notre nouvelle petite vie à la maison : réaménager en partie la salle d'activités qui devient salle de classe, fabriquer du matériel et des activités, rôder un peu notre nouvelle organisation hebdomadaire... Il est clair que le rythme de publication sur le blog risque d'en prendre un coup !
Pour la même raison, si vous me laissez un message privé (ce qui n'est pas interdit !), pardonnez-moi si je mets un peu de temps à répondre...
Je continue à vous lire, et je reviens. :-)

22 février 2011

1 billet = 10 repas


La cause est trop belle et l'occasion trop bonne d'être à mon tour l'une de ces Enfoirés qui oeuvrent pour les Restos du Coeur.

Si cette opération vous parle et que vous souhaitez publier un billet sur votre blog, je peux vous parrainer afin de collecter 30 repas supplémentaires.
Il y a 3 places :

1. MéL
2. Eve
3. Suzanne

A vous !

21 février 2011

Une semaine décisive

Je rentre donc de ma première semaine de formation auprès d'Yvette Pons et de Catherine Michalski, semaine intense et merveilleuse !
Je suis enchantée et je remercie tous ceux qui me l'ont conseillée. Mon sentiment est que ces quelques jours m'ont donné l'assurance et la "légitimité" qui me manquaient.

Il y a un avant et un après cette semaine.
Le premier gros changement concerne notre décision de retirer Emma de son école Montessori. Une raison principale à cela : je me sens à présent "les épaules" pour aller au bout de mon rêve de l'instruire moi-même.

Durant les prochains mois, avant son entrée à l'Ecole Montessori d'Angers, nous travaillerons donc ensemble à la maison.
Cela va occasionner quelques petits changements dont, bien sûr, je vous reparlerai.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup de travail "sur le feu" ! J'espère être toujours aussi assidue à montrer ici ce que nous faisons, les enfants et moi.

Et je termine en vous remerciant pour vos gentils commentaires en mon absence. :-)

Edit du 01/04/2011 : J'ai supprimé un certain nombre de commentaires pour raison personnelle. J'en suis sincèrement désolée...

10 février 2011

Pause formation

Nous partons demain dans la nuit direction Villemus (près de Manosque) pour ma semaine de formation à la Source Montessori.
"Nous" car, pour cette fois, j'embarque toute la petite famille avec moi (trop dur de laisser Alexandre toute une semaine...).

Je suis heureuse ! Une semaine pour penser à moi, me consacrer au sujet qui me passionne le plus, faire des rencontres et échanger... Je l'ai tant attendue !
Je dois avouer aussi qu'en cette période où mon loulou a décidé que la sieste est une impensable perte de temps, où Emma est très fatiguée et donc plus ou moins en permanence au bord de l'état de crise, la perspective de déléguer un peu me plait bien...

Je vous souhaite un bon week-end et une belle semaine.

A très bientôt !

9 février 2011

Coloriage




Emma se passionne pour le coloriage ces temps-ci.
Comme souvent chez elle, l'expression de sa sensibilité et de son intérêt pour cette activité est très forte et soudaine. Je dirais même que, de mon point de vue d'observateur extérieur, elle est passée sans transition du stade du "gribouillage" à celui du coloriage maîtrisé : étonnant !

En tout cas, c'est un bonheur de la voir totalement absorbée dans cet exercice qui développe maîtrise du geste, concentration, persévérance et fierté devant le travail accompli.

Quelques sites où trouver des coloriages gratuits à imprimer :
- ABC des petits
- Aux petites mains
- Coloriagede
- Hugo l'escargot
- Je dessine
- Lil' Fingers
- Momes.net
- Récré Kids
- Tête à modeler
- Tomlitoo
- Un max d'idées

- Coloriages d'oiseaux

Si vous connaissez d'autres sites, proposant par exemple des coloriages sur un thème original, je suis preneuse !

6 février 2011

Les objets de la maison

"A peu près en même temps qu'ils entrent dans la phase d'assimilation rapide des mots, les enfants apprennent que les objets sont classables en catégories." Alison Gopnik, Andrew Meltzoff et Patricia Kuhl, Comment pensent les bébés ?

Au cours de sa deuxième année (par exemple), bien qu'il ne soit en général pas capable de tous les restituer, un enfant assimile plusieurs centaines de mots. C'est dire s'il est important de lui offrir un vocabulaire riche et précis !

Selon la pédagogie Montessori, il est préférable que l'enfant apprenne le nom des choses à partir de vrais objets, qu'il puisse manipuler.
Leur représentation dans des livres, imagiers par exemple, ou sur des cartes est donc introduite plutôt dans un second temps.
De plus, afin de l'aider à organiser ses connaissances, à "catégoriser", il est intéressant de présenter les objets par thèmes : objets de la cuisine, légumes, figurines d'animaux (à défaut d'animaux vivants...), etc.

Voici un petit jeu que je fais beaucoup en ce moment avec Alexandre :

Je mets une série d'objets dans un grand sac, ce qui attise sa curiosité et lui offre le plaisir de la découverte. Il y a peu d'objets (une dizaine), certains qu'il connait déjà bien et d'autres qu'il connait moins.


Il sort les objets un à un, et je les nomme pour lui.

Ici, des objets de la salle de bains

Nous les disposons sur un tapis et il est libre de les manipuler tant qu'il le souhaite (de les remettre dans le sac, de les ressortir... aussi).
S'il en fait la demande, je lui redonne les noms de certains objets.


Je lui demande ensuite de me montrer, ou de me donner, un objet précis.

"Peux-tu me donner la couche ?"

Lorsque son intérêt retombe, je lui propose de remettre tous les objets dans le sac.


Note : Si l'enfant en est capable, on peut bien sûr, dans un troisième temps, lui montrer un objet et lui en demander le nom.

Une activité toute simple, amusante, et déclinable à l'infini !

2 février 2011

Les émotions

Nous sommes des êtres d'émotions. Savoir les reconnaître et les accueillir est un pas décisif vers la connaissance et l'acceptation de soi.
En tant que parents, nous avons un rôle important à jouer dans l'accompagnement de nos enfants au long de cet apprentissage : nous pouvons les aider à vivre en paix avec leurs émotions, c'est-à-dire en harmonie avec eux-mêmes.

Sur ce sujet, il est un ouvrage que tout éducateur devrait avoir lu à mon sens, tant il est accessible et aidant, concrètement :


Extraits :

"L'enfant est une personne. L'émotion est au coeur de l'individu, c'est l'expression de sa Vie. Savoir l'écouter, la respecter, c'est écouter sa personne, la respecter.
Les parents sont souvent démunis devant l'intensité des affects de leurs enfants, ils cherchent volontiers à les calmer, à faire taire les cris, les larmes, l'expression de l'émoi. Or, l'émotion a un sens, une intention. Elle est guérissante. Les décharges émotionnelles sont le moyen de se libérer des conséquences d'expériences douloureuses. Au contraire, [...] la répression des émotions est nocive. Elle nous entraîne dans toutes sortes de processus défensifs, de répétitions douloureuses, de compulsions et de symptômes physiques.
Il est urgent d'apprendre à identifier, à nommer, à comprendre, à exprimer, à utiliser positivement les émotions, sous peine d'en devenir esclaves, pour le bonheur de nos enfants et des adultes qu'ils deviendront.
"

"Sentiments agréables ou non, pensées agréables ou non, comportements adaptés ou non, reconnaître ses émotions, c'est s'accepter comme on est, c'est construire la confiance en soi.
La conscience de soi se construit au fur et à mesure des expériences et pour autant que les émotions soient entendues, approuvées et parlées. Au contraire, quand l'environnement (parents, enseignants...) nie systématiquement les sentiments, refuse d'entendre, ridiculise les émotions... l'enfant en arrive à penser que ce qu'il ressent, pense et fait n'est pas conforme à ce que ses parents attendent.
[...]
Nous avons tous des émotions. Et nous ressentons tous les mêmes émotions dans les mêmes circonstances. Tous les humains sont physiologiquement semblables. Nous nous sommes tous un jour sentis tristes, las, effarés, terrifiés, furieux, haineux, coupables, honteux, exclus, jaloux, envieux, soulagés, ou heureux... Mais comme personne ne parle jamais de ses sentiments profonds, chacun se sent seul à vivre ce qu'il vit.
[...]
On croit souvent que la répression des pulsions sert la vie en collectivité et que, si tout le monde "s'écoutait", on ne pourrait plus vivre ensemble. Regardons la réalité, le taux actuel de violence nous montre que la route de la répression n'est pas la bonne. Le déni, la non-prise en compte, la non-écoute des émotions, ne font que les enfermer dans une Cocotte-Minute. Quand les soupapes deviennent insuffisantes, le couvercle saute.
[...]
En reconnaissant en soi ses affects, en les acceptant, en apprenant à les tolérer sans avoir peur d'être détruit par eux, en mettant des mots dessus, on peut demeurer conscient de la totalité de soi sans avoir à les vivre en actes.
Il est important de montrer à l'enfant que la reconnaissance et l'expression
verbale de ses impulsions les plus violentes ne détruisent ni la relation, ni la personne."

Je pense que je reparlerai de ce sujet des émotions, il y aurait tant à dire !

Pour ma très sensible petite puce, qui est capable de pleurer à chaudes larmes en écoutant "Ne pleure pas Jeannette" ou "A la volette" (parce que le petit oiseau s'est blessé...), j'ai fabriqué un jeu qui consiste à placer des visages humains exprimant des émotions sur les "cartes-smileys" correspondantes :

Joie, colère...

... tristesse et peur



C'est un exercice difficile (même mon homme, que j'aime prendre comme cobaye pour tester mes activités, a hésité à plusieurs reprises), et Emma n'est pour l'instant jamais allée jusqu'au bout.
Cela n'a aucune importance car, bien au-delà d'un simple jeu de classement, l'objectif est ici de libérer la parole :

- "Pourquoi il est triste le petit garçon, maman ?"
- "A ton avis, pourquoi, ma puce ?"
- "... Parce que sa copine est malade..." (sic)

- "Et pourquoi elle est en colère cette dame ?"
- "A ton avis ?"
- "Parce que son petit frère l'a tapée !" (re-sic)

Poser des mots, toujours...